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Electricité: "la France gravement en position de faiblesse pour l'hiver"

Invité de BFM Business, Nicolas Goldberg, expert énergie chez Columbus Consulting exprime ses inquiétudes quant à la capacité de la France à être autosuffisante en électricité cet hiver.

L'indépendance de la France en matière d'électricité appartient-elle au passé? En cause notamment, les problèmes de corrosion sur le parc nucléaire qui ont contraint EDF à mettre à l'arrêt 12 réacteurs. Ces incidents l'ont même poussé à réviser mi-mai son estimation de production nucléaire pour 2022 à 280-300 TWh contre 295-315 TWh.

De quoi faire passer la France d'un pays fortement exportateur à celui d'importateur.

"La France est gravement en position de faiblesse pour l'hiver" confirme ce mardi sur le plateau de Good Morning Business, Nicolas Goldberg, expert énergie chez Columbus Consulting.

Monnaie d'échange en moins

"On a été importateur d'électricité cinq mois sur six cette année, ça ne va pas s'arranger dans le reste de l'année puisqu'historiquement, on est surtout importateur en hiver. Donc si on a un hiver froid, ça peut mal se passer", poursuit-il.

"La France a donc une monnaie d'échange en moins, elle peut moins exporter pour dire: 'j'exporte de l'électricité et vous effacez un petit peu de gaz chez vous'. Au contraire, la France va dire: 'produisez de l'électricité à partir de gaz car nous on va en avoir besoin cet hiver. Une monnaie d'échange peut se jouer là, que la France dise 'nous, on joue le jeu de la solidarité sur les exportations de gaz par contre vous jouez la solidarité sur les exportations d'électricité parce qu'on en aura besoin", conclut-il.

Reste la question d'un éventuel black-out. Marc Benayoun, directeur exécutif d'EDF chargé du pôle clients, services et territoires, écarte cette possibilité.

"Il n'y a pas eu de black-out en France depuis 1978 et même si on est dans une situation très difficile, il y a quand même de très fortes chances que nous passions l'hiver sans délestage", a-t-il déclaré devant la commission des affaires économiques du Sénat, le 13 juillet dernier.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business