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COP28: Pannier-Runacher appelle à "ne pas se laisser impressionner" par l'Opep sur les énergies fossiles

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a rappelé sur BFMTV l'importance de parvenir à un accord pour diminuer l'utilisation des énergies fossiles, malgré les pressions de l'Opep envers ses membres.

"Aujourd'hui, nous tenons une occasion unique d'avoir enfin un accord sur la façon dont on sort progressivement des énergies fossiles", a rappelé Agnès Pannier-Runacher, ce samedi 9 décembre, au micro de BFMTV.

La ministre de la Transition énergétique réagissait aux déclarations du secrétaire général de l'Organisation pour les exportateurs de pétrole (Opep), Haitham al-Ghais. Dans une lettre datée de mercredi et envoyée aux 13 pays membres de l'organisation ainsi qu'aux pays associés, ce dernier leur demandait "en urgence" de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques à la COP28 de Dubaï.

Or, parmi les membres de l'Opep figurent les Emirats arabes unis qui organisent cette COP28 à Dubaï.

"C'est ce que nous dit la science"

"Je veux dire à la présidence émiratie qu'il ne faut pas se laisser impressionner par cette prise de position", a appelé Agnès Pannier-Runacher. "Nous devons absolument avancer sur cette question des énergies fossiles", a-t-elle ajouté. Une condition essentielle pour atteindre "la neutralité carbone en 2050".

"Si on veut sérieusement réduire ces émissions de CO2 qui causent le dérèglement climatique, il va falloir diminuer notre utilisation des énergies fossiles, c'est ce que nous dit la science", a-t-elle ajouté.

La combustion d'énergies fossiles est en effet responsable de 75% des émissions de gaz à effet de serre.

"Il semble que la pression excessive et disproportionnée exercée sur les combustibles fossiles pourrait atteindre un point de basculement aux conséquences irréversibles, car le projet de décision contient encore des options sur l'élimination progressive des combustibles fossiles", avait justifié Haitham al-Ghais dans cette lettre, disant écrire "avec un sentiment d'extrême urgence".

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19:35

Des retombées positives

"Bien que les pays membres" et leurs associés "prennent au sérieux le changement climatique (...), il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l'avenir de nos peuples", avait-il dénoncé.

"Je suis stupéfaite de ces déclarations de l'Opep. Et je suis en colère", avait réagi un peu plus tôt dans la journée la ministre de la Transition énergétique.

"Il est vrai que nous mettons de la pression politique mais nous le faisons pour les populations", a répondu Agnès Pannier-Runacher à l'antenne de BFMTV. La ministre a par ailleurs souligné les retombées positives de cette transition évoquant les créations d'emploi dans le secteur des énergies renouvelables.

C'est donc avec un ton radouci que la ministre de la Transition énergétique garde l'espoir de convaincre les membres de l'Opep et de parvenir à un accord sur la diminution de l'usage des énergies fossiles, évoquant ce qui représenterait alors "un très grand succès".

Nina Le Clerre