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Carburants: pourquoi l'ouest de la France est particulièrement touché par les ruptures?

Si les départements du sud-est du pays ont été les premiers à ressentir des difficultés d'approvisionnement en carburant, les ruptures sont désormais plus significatives dans l'ouest de l'Hexagone.

Même problème, victimes différentes. Si la situation dans certaines stations-services n'est pas sans rappeler l'épisode de l'automne dernier, ce ne sont plus forcément les mêmes zones géographiques qui sont les plus touchées par les longues files d'attente d'automobilistes. Alors que les départements situés sur la façade Atlantique s'en étaient plutôt bien sortis en octobre, car relativement épargnés par les mouvements sociaux dans le secteur, ils sont désormais les plus exposés aux difficultés d'approvisionnement.

Plus de la moitié des sites de Loire-Atlantique en rupture

La palme revient à la Loire-Atlantique où 55,06% des stations manquent d'au moins un carburant ce lundi. Les départements voisins ne sont pas en reste puisque la Mayenne, l'Ille-et-Vilaine ou encore le Maine-et-Loire revendiquent tous des taux de rupture supérieurs à 40%. A titre de comparaison, seules 6,4% des stations-essence bretonnes manquaient d'un carburant le 20 octobre dernier.

Secteur géographique qui a "initié" ces perturbations, le Sud reste également fortement touché, notamment les Bouches-du-Rhône avec plus de 40% de stations en difficultés, et plusieurs autres départements à plus de 30%.

Au total, 15,7% des stations-services de France sont en pénurie d'au moins un des carburants (essence et/ou diesel) qu'elles proposaient au 1er mars, d'après l'analyse des données du site gouvernemental des prix des carburants. Près de la moitié d'entre elles sont à sec à la suite des mobilisations dans les raffineries contre la réforme des retraites.

Effet retardé des réquisitions

D'après l'Union français des industries pétrolières (UFIP Energies et mobilités), le problème persiste et s'amplifie dans les départements occidentaux en raison de la conjugaison de deux phénomènes. "A l’origine, le problème est le dépôt bloqué de Donges qui a pesé sur la logistique mais il y a eu des réquisitions la semaine dernière qui ont permis de re-fluidifier les expéditions", explique le syndicat professionnel des entreprises pétrolières.

Certes, les réquisitions entamées à la raffinerie de Donges depuis vendredi permettent d'alimenter de nouveau le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, lequel dessert toute la Bretagne.

Cependant, les automobilistes continuer de se ruer dans les stations pour y effectuer des achats de précaution, ce qui "entretient cette situation" selon l'UFIP-EM.

"Les camions citernes n’ont pas fini de livrer les stations qu’elles sont déjà prises d’assaut, nous explique son porte-parole. C’est une situation difficile à gérer pour les opérateurs car cela destabilise et dégrade la chaine logistique."
Timothée Talbi