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Bretagne: le parc éolien marin de Saint-Brieuc achevé, les 62 éoliennes installées

Au premier trimestre 2024, le parc de 496 MW doit produire 9% de la consommation électrique totale de la Bretagne, soit environ 1.820 GWh/an, ce qui correspond à la consommation annuelle de 835.000 habitants, chauffage compris.

Les 62 éoliennes du parc marin de Saint-Brieuc ont été installées, a annoncé lundi la société chargée de son développement Ailes Marines, détenue par l'espagnol Iberdrola. "Moins de trois ans après le début des travaux de construction et d'installation, la dernière éolienne de 8 MW a été installée sur sa fondation jacket (structure métallique pour les éoliennes en mer, NDLR), le 17 décembre 2023", s'est félicité le groupe dans un communiqué de presse.

La mise en service du parc, dont l'installation a été contestée par des pêcheurs durant plusieurs années, "est progressive et se poursuit jusqu'au 1er trimestre 2024". A cette date, le parc de 496 MW doit produire 9% de la consommation électrique totale de la Bretagne, (environ 1.820 GWh/an, ce qui correspond à la consommation annuelle de 835.000 habitants, chauffage compris), d'après la même source. Les travaux d'installation des éoliennes, qui ont été construites au Havre, et dont la plus proche est installée à environ 16 kilomètres de la côte bretonne, avaient débuté en mai.

Une vaste concertation jusqu'au 26 avril

Fin septembre, Agnès Pannier-Runacher s'était rendue sur place pour confirmer le lancement imminent d'une concertation de six mois portant sur les quatre façades maritimes de la France, afin de déterminer les zones de développement possibles de l'énergie éolienne en mer de la mer du Nord à la Méditerranée en passant par la Manche et l'océan Atlantique. L'objectif du gouvernement est de "faire en sorte qu'on puisse (…) conjuguer [les champs éoliens] avec des pratiques de pêche", avait indiqué la ministre de la Transition énergétique.

Cette concertation, baptisée "la mer en débat", a débuté il y a un mois jour pour jour par un premier débat avec les étudiants de l'IUT d'Alençon et elle se poursuivra partout en France jusqu'au 26 avril. L'objectif de ce débat vaste "et unique" est de "permettre à toute personne, habitante ou non du littoral, de prendre part à l’élaboration des choix qui seront faits en 2024 sur l'avenir de la mer, de sa biodiversité, des littoraux et de l’éolien en mer en France métropolitaine", expliquait la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité indépendante en charge de l'organisation du débat.

"L'occasion de s’informer sur ces enjeux et de peser sur l’avenir de la mer et des littoraux pour mieux la protéger et la partager."

L’État doit en effet en 2024 actualiser les "Documents stratégiques de façade" (DSF), documents de planification destinés, entre autres, à protéger à l’environnement, encadrer la cohabitation des activités et identifier des zones prioritaires pour l’éolien en mer à horizon de dix ans et potentiellement à horizon 2050.

Une cinquantaine de parcs éoliens offshore d'ici 2050

À l'issue du débat public, le ministère prévoit le lancement d'un appel d'offres pour l'installation de parcs éoliens en mer "pouvant atteindre au total jusqu'à 10 gigawatts" et qui pourra être lancé "d'ici à la fin 2024". Le gouvernement estime que le groupement va permettre de gagner deux ans sur le plan administratif par rapport à des procédures séparées.

La puissance installée en éolien maritime en France atteignait un gigawatt au 31 mars, selon les données du ministère de la Transition écologique. Une douzaine de projets sont d'ores et déjà prévus en Méditerranée, sur l'Atlantique, la Manche et la Mer du Nord, pour une puissance totale de 6,3 GW, selon le site du gouvernement www.eoliennesenmer.fr. Au total, les engagements de l’État sont de disposer de quelque 18 GW d'électricité éolienne d'ici 2035 et 40 à 45 GW en 2050. "Je crois qu'il faut assumer de dire que la France a pris du retard ces dernières années", avait reconnu Agnès Pannier-Runacher.

"L'ambition que je porte avec le président de la République, c'est à terme d'avoir une cinquantaine de champs éoliens marins en France", avait-elle ajouté.
Timothée Talbi avec AFP