BFM Business
Energie

Aides aux entreprises: la France en pointe sur l'électricité, pas sur le gaz

Selon une étude de l'institut Rexecode, la France protège mieux ses TPE et entreprises électro-intensives que ses voisins face à la flambée des prix de l'électricité. A l'inverse, les entreprises tricolores sont plus exposées à la hausse des prix du gaz.

En Europe, qui protège le plus ses entreprises de la flambée des prix de l'énergie? Si la France est très active pour compenser la hausse des factures d'électricité, ses voisins préservent davantage qu'elle leurs entreprises exposées au renchérissement du gaz, selon l'institut Rexecode. Dans une note publiée ce mardi, l'institut compare les dispositifs publics de soutien aux entreprises en vigueur début 2023 dans quatre grands pays européens (France, Allemagne, Italie et Espagne).

"Le dispositif français atténue davantage le choc de prix de l'électricité pour les TPE (très petites entreprises, NDLR) et les électro-intensifs, mais l'Allemagne l'atténue davantage pour les autres entreprises", avance Rexecode.

Les TPE françaises bénéficient en effet du tarif réglementé de l'électricité, dont les augmentations sont plafonnées par l'Etat depuis 2022. Quant aux entreprises qui consomment beaucoup d'électricité, dites électro-intensives, elles "bénéficient indirectement" du dispositif Arenh, un mécanisme qui permet aux fournisseurs alternatifs à EDF d'acheter à l'énergéticien public des volumes d'électricité issue du nucléaire à prix avantageux.

Les entreprises françaises peu protégées face à la flambée des prix du gaz

En revanche, "les entreprises françaises et espagnoles sont peu protégées face à la hausse des prix du gaz", estime Rexecode. Sur la base du prix du gaz de janvier 2023 (70 euros par mégawattheure, soit une hausse de 400% par rapport à la période de référence fixée à fin 2019), "le dispositif italien atténuerait la hausse subie par les PME et les ETI", dont l'explosion de la facture d'électricité se limiterait à 220%. "Les TPE seraient très protégées en Espagne (+33%) et en Italie (+77%), ajoute l'institut. Les entreprises françaises et allemandes supporteraient à l'inverse "quasiment l'intégralité de la hausse de prix du gaz".

Malgré les soutiens publics, "les entreprises des quatre pays feront face en 2023 à des prix de l'électricité et du gaz nettement plus élevés qu'en 2019, contrairement à leurs concurrentes extra-européennes, notamment américaines", relève l'institut, une situation qui "plaide pour une réforme des marchés énergétiques européens favorable à la compétitivité des entreprises". La Commission européenne doit présenter mi-mars des propositions pour réformer le marché européen de l'électricité, dont le fonctionnement est accusé par certains d'avoir aggravé la hausse des prix de l'énergie ces derniers mois.

P.L. avec AFP