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En cas de reconfinement "hybride" ou "serré", quel sera le sort des commerces?

Fermeture des commerces dits non-essentiels à Paris, le 30 octobre 2020

Fermeture des commerces dits non-essentiels à Paris, le 30 octobre 2020 - Alain JOCARD / AFP

Si un reconfinement est envisagé par l'exécutif, le gouvernement est à la recherche du meilleur équilibre pour l'activité des commerces. La notion crispante de "commerce essentiel" pourrait être abandonnée.

Malgré la campagne de vaccination qui a débuté, la situation sanitaire se dégrade avec des nouveaux variants qui circulent de plus en plus en France. Un troisième reconfinement est sur la table et pourrait être annoncé ce dimanche par la président de la République.

On sait que le gouvernement planche sur plusieurs scénarios et hésite désormais entre deux options: un confinement "serré" qui ressemblerait beaucoup à celui de mars ou un confinement "hybride" qui laisserait un peu plus de libertés comme en novembre.

Mais dans les deux cas, l'exécutif entend préserver le plus possible l'activité, notamment commerciale, en trouvant une position d'équilibre. Selon les informations de BFMTV, Bercy et certains proches du président affirment ne pas vouloir "se reprendre dans la figure le débat sur ce qui est essentiel ou ce qui ne l'est pas". Cette distinction crispante qui avait provoqué beaucoup de polémiques pourrait donc être mise de côté. Elle est en tout cas rejetée par toutes les fédérations de commerce.

L'idée serait de permettre à tous les commerces de rester ouverts mais dans un cadre précis qui reste à déterminer afin d'éviter des défaillances en cascade. A Bercy, on souligne que les petits commerces ne sont pas des lieux de contaminations. Surtout que les soldes sont toujours en cours et s'achèvent le 16 février.

La CPME a d'ailleurs déjà prévenu: "interrompre brutalement les soldes empêcherait l’écoulement des stocks et la reconstitution de trésorerie. De plus, refaire à nouveau une distinction entre ceux qui sont considérés comme 'essentiels' et les autres serait particulièrement mal vécu par ces indépendants qui ne ménagent pas leur peine pour continuer à maintenir leur activité".

Alors quelles seraient les pistes pour maintenir tous les commerces ouverts?

> Horraires restreints

L'idée serait de permettre une ouverture mais seulement quelques heures par jour en matinée ou en après-midi de 10 heures à 13 heures ou de 14 heures à 18 heures par exemple. De quoi maintenir une activité tout en évitant des flux de clients constants. Beaucoup de commerçants plaident pour une solution de ce type qui peut être combinée avec d'autres leviers que sont les rendez-vous et le click and collect.

> Baisser la jauge

Cette fois, l'ouverture serait maintenue avec les horaires classiques mais le nombre de clients pouvant entrer dans les boutiques serait sévèrement revu à la baisse. Le problème de cette solution est la mise en oeuvre: il faudra encore une fois mettre en place un protocole en fonction de la taille du magasin, du nombre de salariés, de l'aération... Bref, une approche jugée complexe pour beaucoup.

> Prise de rendez-vous, click and collect

Comme lors du premier confinement, la prise de rendez-vous obligatoire en boutique ou le click and collect pourrait être généralisés à tous les commerces qui peuvent le mettre en place.

Cette prise de rendez-vous permettrait de se rendre dans un commerce chaque demi-heure avec 5, 10 ou 15 clients selon la surface. Cette approche pourrait même être adaptée aux supermarchés, estime-t-on à Bercy.

Avantage de cette solution: elle peut être associée à l'ouverture aux clients en horaires restreints. Ainsi, les boutiques seraient ouvertes jusqu'à 18h par exemple, de manière normale quelques heures dans la journée et avec rendez-vous et click and collect le reste du temps.

> Une attestation pour faire ses courses

C'est l'idée de l'Alliance du Commerce qui exige que tous les commerces restent ouverts et rejettent les possibilités d'ouvertures partielles. Elle demande au contraire que les déplacements de clients restent autorisés sur la base d’une attestation comme celle mise en œuvre lors du confinement de novembre-décembre.

"Cette solution permettra ainsi de conjuguer l’objectif du gouvernement, d’une part de contrôler les flux sur la voie publique et d’autre part de maintenir le maximum d’activité économique", écrit-elle.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business