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Egalim: les patrons de la grande distribution veulent être reçus par Emmanuel Macron

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui réunit l'essentiel des enseignes du secteur, a demandé par courrier à être reçue par le président de la République, afin d'évoquer l'évolution à venir du dispositif Egalim, censé protéger les revenus des agriculteurs.

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui rassemble désormais les groupes E.Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U, a demandé à être reçue par Emmanuel Macron pour évoquer notamment la question de la rémunération des agriculteurs, dans un courrier consulté par l'AFP mardi 14 mai.

Alors que le gouvernement prévoit de présenter "d'ici l'été" un nouveau texte de loi pour "renforcer le dispositif Egalim", censé protéger les revenus des agriculteurs, les dirigeants de la FCD se disent "déterminés à prendre toute (leur) part dans le débat", dans ce courrier daté du 9 mai et adressé au président de la République, révélé mardi par La Lettre et LSA, que l'AFP a pu consulter.

"Si nous voulons une véritable construction du prix "en marche avant", il nous faut revenir au triptyque essentiel des lois Egalim: contractualisation écrite obligatoire, non-négociabilité de la matière première agricole et transparence à toutes les étapes de la négociation commerciale", plaident les représentants de la grande distribution.

Les signataires du courrier sont Alexandre Bompard, PDG de Carrefour et président de la FCD, ainsi que trois de ses vice-présidents, Thierry Cotillard, patron des Mousquetaires/Intermarché, Philippe Michaud, coprésident du Mouvement E.Leclerc, et Dominique Schelcher, PDG de Système U, au côté de Layla Rahhou, déléguée générale de la fédération.

Des besoins "majeurs" en investissement

Les quatre enseignes précédemment citées pèsent ensemble plus de 70% de la grande distribution. Les signataires disent ne pas pouvoir "accepter que les agriculteurs qui nous nourrissent ne puissent pas vivre dignement de leur travail" et entendent "garantir la pérennité d'une agriculture française forte".

Ils assurent en outre que "les besoins du commerce en investissements sont majeurs", notamment en matière de décarbonation, mais aussi de numérisation et "d'adaptation des compétences".

Ils évaluent ces besoins à "20 milliards d'euros par an alors que le secteur ne dispose que d'une capacité d'investissement de 10 milliards d'euros".

Les signataires réclament des "politiques publiques qui portent en elles une véritable vision stratégique pour le commerce de demain".

La FCD a été renforcée en mars par l'adhésion des enseignes d'indépendants E.Leclerc et Les Mousquetaires/Intermarché, respectivement premier et troisième distributeur alimentaire français, qui en étaient historiquement absentes. Parmi les plus grosses enseignes du secteur, seul Lidl n'est pas adhérent à la FCD.

T.C. avec AFP