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Défense

SCAF: pour la DGA, "le meilleur pour l'avion de combat, c'est Dassault Aviation"

L'avion de défense européen du futur est toujours au point mort, freiné notamment par le conflit fratricide entre Airbus et Dassault. Mais pour Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement (DGA), c'est Dassault qui doit avoir le leadership sur ce dossier.

Le Scaf verra-t-il le jour? Le Système de combat aérien du futur (constitué d'un avion de chasse, de drones et de systèmes de communication) voulu par la France, l'Allemagne et l'Espagne est en effet toujours au point mort, englué dans la guerre fratricide entre Dassault Aviation et Airbus et les luttes de pouvoir entre Etats.

Le risque: que l'Europe de la défense se retrouve avec une longue compétition interne et fasse voler deux appareils au lieu d'un.

Invité de Good Morning Business ce mardi, Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement (DGA) affiche néanmoins sa confiance. "Il est normal que dans un système aussi complexe, pilier par pilier, il y ait une discussion et une compétition. On sélectionne les entreprises sur leur savoir-faire et on prend le 'best-athlete'".

Plan B

Mais le responsable penche clairement du côté de Dassault. "Le meilleur athlète pour l'avion de combat aujourd'hui, c'est le leadership français avec Dassault Aviation".

Pour autant, l'industriel français commence à perdre patience. "On se laisse jusqu'à la fin de l'année pour lancer un plan B", déclarait en juillet dernier Eric Trappier, directeur général de Dassault Aviation.

"On peut toujours réfléchir", lance Emmanuel Chiva "mais ce que je peux vous dire c'est que Dassault et Airbus sont en train aujourd'hui de discuter. Nous avons bon espoir qu'ils entrent dans la phase de démonstration et bien évidemment il y aura un futur de l'avion de chasse française dont le Scaf fera partie".

Seul ou aux côtés d'un autre avion européen? "J'attends le résultat des discussions très rapides ce mois-ci entre nos deux industriels" plaide le responsable, qui souligne néanmoins que le scénario avec deux appareils "n'est pas la solution qui est privilégiée aujourd'hui".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business