Non, le blindé Centaure de la gendarmerie utilisé lors des émeutes ne dispose pas de mitrailleuse

Face aux émeutiers, la gendarmerie a utilisé pour la première fois les Centaure, des blindés légers ultra-modernes, mais sans les équiper de mitrailleuses téléopérées comme certains l'affirment sur des réseaux sociaux.

Les quatre blindés Centaure déployés par la gendarmerie lors des émeutes font couler beaucoup d'encre. Sur les réseaux sociaux, plusieurs posts évoquent l'installation d'un tourelleau téléopéré équipé d'une mitrailleuse FN MAG 58 de 7,62 mm.

Pour illustrer l'arrivée de cet équipement, une photo de l'engin lors de sa présentation au salon Eurosatory où il a été présenté pour la première fois dans sa version la plus poussée, celle destinée pour les opérations extérieures et la lutte antiterroriste.

Sauf que les quatre modèles utilisés ces derniers jours (deux actuellement sur le terrain, à Grigny, et deux en réserve) ne sont pas équipés de la mitrailleuse en question.

"Le Centaure est un véhicule polyvalent qui permet d'adapter son équipement selon les missions. Aucun des quatre qui ont été déployés ces derniers jours en région parisienne ne dispose de mitrailleuse", nous a confirmé la direction générale de la gendarmerie.

Ce 4x4 de 14 tonnes conçu par la société alsacienne Soframe vise à moderniser les forces de gendarmerie pour remplacer le VBRG (Véhicules Blindés à Roues de la Gendarmerie) de Berliet utilisé depuis les années 70. Il dispose d'un équipement qui peut être installé ou non en fonction de la mission. Si la mitrailleuse fait effectivement partie de la panoplie, elle ne sera utilisée que dans des situations bien précises, notamment en Opex (opérations extérieures).

"Uniquement si nous devons avancer sous le feu, mais pas lors de manifestations, même violentes comme celles qui se déroulent depuis quelques jours", précise la direction générale de la gendarmerie.

Une commande de 90 Centaure

Ce véhicule blindé de maintien de l’ordre (VBMO) a été conçu pour faire face à des menaces multiples, depuis un forcené lourdement armé jusqu'à des situations de guerillas en passant par les émeutes ou les catastrophes naturelles.

Son atout est la protection des gendarmes qui, de l'intérieur du véhicule, peuvent voir grâce à une caméra capable, selon le fabricant, d'identifier une personne de jour comme de nuit à plusieurs kilomètres de distance et percevoir les barrages. Pour éliminer ces obstacles, il possède à l'avant des lames sur vérins pneumatiques.

A l'arrière, quatre micros surpuissants sont installés sur une tourelle pour détecter à 360 degrés et localiser la provenance de tirs à partir des ondes sonores. Enfin, un lance-grenade télécommandé est installé de série pour lancer simultanément une trentaine de projectiles contre un seul à la fois pour le VBRG.

En 2021, le ministère de l'Intérieur a passé commande pour 90 Centaure pour un montant global de 57 millions d'euros. Les premiers ont été livrés fin 2022 et la totalité équipera les Groupements blindés de la gendarmerie mobile (GBGM) en 2025. Un tiers sont destinés en région parisienne, un tiers en province et un tiers dans les outre-mer.

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco