BFM Business
Défense

Le Belge John Cockerill s'engage à ne pas fermer des sites d'Arquus et veut développer l'export

Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, François Michel, président de John Cockerill qui veut racheter Arquus, assure qu'il n'est "pas question" de supprimer des sites, mais de développer les ventes à l'export.

Le groupe industriel belge John Cockerill, qui propose d'acquérir Arquus, ex-filiale de Renault Truck appartenant au groupe AB Volvo, n'envisage pas de "rationaliser ou de supprimer des sites" du fabricant français de matériel militaire terrestre. Son but est au contraire de développer ses ventes à l'export, a affirmé mercredi son président, François Michel lors d'une audition à l'Assemblée nationale par la Commission Défense.

"Il n'est absolument pas question de rationaliser ou de supprimer des sites, ni de remanier la direction", a déclaré François Michel.

"Notre ambition avec l'acquisition prospective de Arquus est de façonner un acteur de premier plan dans un segment bien particulier qui est celui des chars blindés légers et en mettant un accent particulier sur la conquête des marchés internationaux", a martelé le patron du groupe belge, présent dans les secteurs de "l'énergie, l'hydrogène, la métallurgie et la défense", qui produit par exemple des électrolyseurs ou des cuves de centrales nucléaires.

Chercher du volume dans les pays émergents

Arquus, qui emploie 1.200 personnes, notamment à Limoges, Saint-Nazaire et Nevers, fabrique des véhicules blindés et châssis de blindés. Il a atteint "une forme d'excellence industrielle finalement très concentrée sur les besoins étatiques (français, NDLR) et assez peu concentrée sur la stratégie à l'export", a noté François Michel.

John Cockerill, qui emploie 6.500 salariés dont 2.000 en France, produit, dans le secteur de la défense, des tourelles-canons pour blindés.

"Avec l'acquisition d'Arquus, nous serons plus forts pour développer des plateformes, tourelles, véhicules intégrés et adaptés aux besoins spécifiques de nos alliés, tout en mettant l'accent sur la réduction des coûts et la compétitivité sur le marché international", a-t-il plaidé. Il faut pour cela "aller chercher du volume", notamment dans les pays émergents traditionnels clients de la Russie, selon lui.

François Michel, administrateur délégué de John Cockerill - 22/01
François Michel, administrateur délégué de John Cockerill - 22/01
6:34
"Certaines zones émergentes ont des besoins en volume qui peuvent être quatre ou cinq fois supérieurs aux besoins de l'armée française et de l'armée belge combinées. Donc il suffit pour nous de prendre quelques grands contrats de ce type en volume pour être capables de faire massivement baisser les coûts."

Ce projet d'acquisition intervient alors que la France et la Belgique ont noué en 2018 un partenariat baptisé CaMo (capacité motorisée) visant à doter les deux armées de Terre de matériels terrestres et doctrines semblables.

PS avec AFP