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Défense

La Corée du Nord a-t-elle vraiment créé un "drone" sous-marin nucléaire capable de créer des "tsunamis radiocatifs"?

Cette photo non datée publiée par l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, Korean Central News Agency (KCNA), le 17 avril 2022, montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un observant le tir d'essai d'une arme tactique dans un lieu non divulgué en Corée du Nord

Cette photo non datée publiée par l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, Korean Central News Agency (KCNA), le 17 avril 2022, montre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un observant le tir d'essai d'une arme tactique dans un lieu non divulgué en Corée du Nord - STR © 2019 AFP

La Corée du Nord a affirmé vendredi avoir testé un drone d'attaque nucléaire sous-marin capable de déclencher un "tsunami radioactif". Ces essais sont mis en doute par les experts.

Une nouvelle menace nucléaire se prépare en Corée du Nord. L'agence d'Etat nord-coréenne KCNA annonce les essais d'un drone sous-marin d'attaque nucléaire qui serait capable de déclencher un "tsunami radioactif", comparable à Poséidon 2M39, une torpille russe à propulsion nucléaire équipée d'une ogive de plusieurs mégatonnes.

"Ce drone d'attaque nucléaire sous-marin peut être déployé sur toute côte et port ou remorqué par un navire de surface", a rapporté KCNA.

Le but de cette torpille pilotable à distance, qui aurait reçu le nom de "Haeil", est de "s'infiltrer furtivement dans les eaux opérationnelles et de produire un tsunami radioactif à grande échelle [...] pour détruire les groupes d'attaquants navals et les principaux ports opérationnels de l'ennemi", a-t-elle ajouté.

Les analystes ont mettent en doute ces essais. L'idée que Pyongyang possède "un drone sous-marin à capacité nucléaire devrait être accueillie avec scepticisme", a estimé le professeur Leif-Eric Easley de l'université Ewha à Séoul.

"Les affirmations de Pyongyang concernant un nouveau système d'armement ne sont pas la même chose qu'une démonstration crédible de ses capacités", a-t-il ajouté.

Dans un message sur Twitter, l'analyste américain Ankit Panda n'excluait pas que l'allégation de test soit une "tentative de tromperie/opération psychologique".

Puissance nucléaire?

Après une année record d'essais d'armes et de menaces nucléaires croissantes de Pyongyang en 2022, Séoul et Washington ont renforcé leur coopération en matière de défense et ont mené du 13 au 23 mars 2023 leurs exercices militaires conjoints les plus importants depuis cinq ans.

La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d'une invasion de son territoire, et a averti à plusieurs reprises qu'elle y répondrait de manière "massive". Vendredi, KCNA a décrit les exercices conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, baptisés "Freedom Shield", comme un exercice visant à "occuper" la Corée du Nord.

L'exercice du "drone d'attaque nucléaire sous-marin" de Pyongyang a été mené "dans le but de mettre en garde l'ennemi contre une véritable crise nucléaire", a rapporté l'agence. Kim Jong Un a également souligné que les capacités nucléaires du Nord se "renforçaient à un rythme plus rapide", selon KCNA.

La déclaration de vendredi intervient environ une semaine après que Pyongyang a procédé au tir d'essai de son missile le plus puissant, le Hwasong-17, son deuxième test de missile balistique intercontinental (ICBM) en 2023.

Pascal Samama avec AFP