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Défense

Guerre en Ukraine: Washington débloque une aide d'urgence de 300 millions de dollars

Washington annonce une nouvelle aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine, un montant cependant bien éloigné des 60 milliards réclamée par le président Biden depuis des mois.

Malgré un blocage au Congrès, l'administration du président américain Joe Biden a affiché mardi son soutien à l'Ukraine avec une aide militaire à Kiev d'un montant de 300 millions de dollars. Cette annonce a été faite lors de la visite aux Etats-Unis des dirigeants polonais pour alerter de la menace russe sur l'Europe de l'Est.

"Nous devons agir avant qu'il ne soit littéralement trop tard. Car comme la Pologne peut s'en souvenir, la Russie ne s'arrêtera pas à l'Ukraine", a déclaré le président américain en recevant à la Maison Blanche son homologue Andrzej Duda et le Premier ministre Donald Tusk.

Missiles, obus et munitions

Cette aide de 300 millions reste très modeste au regard de l'enveloppe de 60 milliards réclamée par le président Biden depuis des mois. Mais après plusieurs mois d'interruption de livraison de munitions, elle va permettre à Kiev de faire face à la Russie.

"C'est une aide relativement modeste, destinée à donner à l'Ukraine le minimum nécessaire pour une courte période", a indiqué un haut responsable américain.

Financée grâce à une réévaluation comptable du Pentagone, elle comprend des missiles antiaériens, des munitions et des obus d'artillerie et répond à "certains besoins urgents de l'Ukraine", a souligné Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden.

"Nous avons réalisé des économies qui nous permettront de financer cette nouvelle aide", a expliqué le responsable, précisant que la situation était "plutôt exceptionnelle", et ne se substituait pas à la validation de fonds par le Congrès américain.

Blocage par les partisans de Trump

La question ukrainienne était au centre de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants polonais mardi, au 25e anniversaire de l'entrée de la Pologne dans l'Otan. Car côté polonais, si le président conservateur et le Premier ministre pro-européen sont adversaires en politique intérieure, ils ont affiché avant ce voyage une volonté de cohésion sur les questions internationales.

"L'Ukraine n'est pas à court de courage et de ténacité, elle est à court de munitions. Et nous commençons à manquer de temps pour les aider", a alerté le directeur de la CIA, Bill Burns.

Le texte réclamé par le démocrate, qui comprend également des fonds pour Israël et Taïwan, a été approuvé mi-février par le Sénat. Mais son adoption finale est toujours suspendue au bon vouloir des partisans de Donald Trump à la Chambre qui refusent en l'état d'examiner le texte.

L'ancien président, candidat à l'élection de novembre, s'oppose en effet à la validation de nouveaux fonds pour Kiev, estimant que les Etats-Unis devaient "arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés". Il prétend que s'il était réélu en novembre, il réglerait la guerre entre la Russie et l'Ukraine "en 24 heures" sans vraiment expliquer comment.

Le président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, a lui une nouvelle fois demandé au Congrès américain, lors d'un discours solennel la semaine dernière, de débloquer cette enveloppe. Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu à Washington en septembre et en décembre pour tenter d'accentuer la pression. Pour l'instant en vain. En pleine année électorale, la question s'est transformée en bras de fer entre Joe Biden et son prédécesseur.

PS avec AFP