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Défense

Ce qu'il faut savoir des missiles Aster que la France a commandés pour l'Ukraine

L'annonce d'une commande de 200 missiles Aster dont une partie pour l'Ukraine interroge sur les capacités de cet armement considéré comme l'un des plus efficace de sa catégorie.

Vendredi, sur BFMTV/RMC, le ministre des Armées a annoncé une commande à MBDA de 200 missiles antiaériens et antibalistiques Aster dont une partie est destinée à l'Ukraine.

"On a besoin de missiles Aster. Ce sont ceux que nos frégates tirent en mer Rouge pour protéger les bateaux des attaques des Houthis", a indique Sébastien Lecornu.

Ces missiles servent aussi à "alimenter le SAMP/T, l'équivalent du "Patriot" français", a précisé le ministre.

L'Aster est un missile d'une efficacité avérée. Il est décliné en deux versions, l'Aster 15 pour la courte et moyenne portée (jusqu'à 30 kilomètres) et l'Aster 30 pour la courte et longue portée (plus de 100 kilomètres). Se déplaçant à une vitesse fulgurante de Mach 3, ils sont capables d'intercepter des missiles, des drones et même des avions volant à une altitude de 13 et 20 kilomètres selon le modèle. Le ministre n'a pas précisé lesquels ont été commandés.

Dans certaine mission, notamment quand il s'agit de détruire des drones low cost comme ceux utilisés par les Houthis, la principale critique est leur prix. Ils coûteraient plus d'un million d'euros l'unité.

Livrer le plus vite possible

Ce point avait fait polémique lors du tir en mer Rouge par la frégate Languedoc qui a intercepté des drones houthis avec cet armement. Un gradé français avait exprimé son scepticisme au regard de la mission. Ce type d'emploi équivaut à utiliser "des marteaux pour écraser des mouches". Surtout, face à une attaque par saturation avec plusieurs centaines de drones, les moyens des frégates françaises seraient vite épuisés.

En janvier, lors d'un point presse, le vice-amiral Emmanuel Slaars, commandant la zone maritime de l’océan Indien avait été interrogé sur ce sujet. Pour lui, "analyser les choses" sous cet angle est un "peu court". Il propose plutôt de regarder la valeur de ce qu'un Aster protège et des dégâts qu'il évite. En mer Rouge, la protection des navires marchands permet de ne pas bloquer le transport maritime international, mais aussi d'éviter des catastrophes écologiques, comme c'est le cas avec le vraquier qui a sombré en mer Rouge.

Concernant le tarif de cette commande, Sébastien Lecornu à précisé que "les crédits de paiement suivront" et qu'il appartenait désormais à MBDA de "livrer le plus vite possible ces 200 missiles Aster qui serviront autant pour l'armée française que pour l'armée ukrainienne".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco