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Défense

Budget des Armées: le Sénat ramène à 2025 l'objectif d'arriver à 2% du PIB

Le gouvernement avait préféré évoqué une fourchette "entre 2025 et 2027" pour atteindre ces fameux 2%.

Le Sénat a rétabli ce mercredi l'objectif de porter la part du budget des Armées à 2% du PIB dès 2025, alors que le gouvernement préfère "par honnêteté", prévoir une fourchette "entre 2025 et 2027". Dans sa version initiale, le projet de loi de programmation militaire, qui doit consacrer 413,3 milliards d'euros sur sept ans (2024-2030) au budget des Armées, fixait l'objectif d'atteindre 2% du PIB à 2025.

Mais lors de la discussion à l'Assemblée nationale, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a souhaité assouplir le calendrier, afin de tenir compte du cadrage du programme de stabilité, présenté fin avril par le gouvernement. Ce programme table notamment sur un retour dans les clous budgétaires européens en 2027.

"On ne peut pas se payer de mots sur cette affaire là", a averti le ministre, pour qui "il en va de la crédibilité du texte qui va sortir du Sénat". "La crédibilité de la France, est-ce qu'elle repose sur un truc faux qui fait bien ou un truc vrai qui correspond à la vérité ?", a-t-il interrogé.

"Affichage politique"

"Le gouvernement ne propose pas de reculer en 2027 (...) a priori ça passe en 2025, sauf qu'il n'y aura pas de nouvelle LPM d'ici là, et donc je considère en crédibilité et en responsabilité qu'il vaut mieux écrire dans la loi que 'je ne sais pas quelles seront les projections macro-économiques' et que donc, par définition, les 2% du PIB tomberont entre 25 et 27", a-t-il développé. "Ne faisons pas de procès d'intention au Sénat", a demandé le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense Christian Cambon (LR).

"Tout le monde sait que les prévisions économiques sont un domaine incertain et plutôt capricieux, nous ce que nous retenons, c'est l'affichage politique", a-t-il argumenté. "L'affichage politique a des conséquences immédiates, tant vis-à-vis de nos alliés mais aussi de nos adversaires", a-t-il ajouté. Cet objectif de dépenses à 2% du PIB est un critère fixé par l'OTAN et ses membres, et auquel Washington est particulièrement attaché.

P.L. avec AFP