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Défense

Armes nucléaires: Poutine affirme que l'arsenal de la Russie est "plus avancé" que celui des États-Unis

Le président russe Vladimir Poutine a vanté mercredi l'armement nucléaire de son pays, le jugeant "plus avancé" que celui des Etats-Unis et assurant que son arsenal était toujours "prêt" à une guerre nucléaire.

Vladimir Poutine continue de brandir la menace nucléaire. Se disant prêt à cette éventualité, il a ajouté dans un entretien accordé aux médias publics russes ce mercredi 13 mars 2024 que pour le moment, "rien n'y presse".

Malgré tout, il en a profité pour agiter la menace en présentant ses armes de dissuasion comme bien "plus avancés" que celles des Etats-Unis. Le président russe assure aussi que son arsenal était toujours "prêt" à une guerre nucléaire.

"Des triades, seuls les Américains et nous en avons vraiment. Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous", a-t-il déclaré à la télévision russe.

Les triades russes plus modernes

Le dirigeant fait référence aux vecteurs de lancement d'armes atomiques en trois modes: terrestres, maritimes et aériens. Mais au-delà des vecteurs, Vladimir Poutine assure que "tous les spécialistes savent" que son armement est "plus moderne" que celui des Américains. Il ne fait pas allusion à la dissuasion française, comme pour montrer que les Etats-Unis sont le seul ennemi à la hauteur de la Russie.

"Qu'il s'agisse des lanceurs ou des chartes, il y a à peu près parité [avec les Américains, NDLR], mais chez nous c'est plus moderne", a vanté le dirigeant russe en se disant même prêt pour un conflit nucléaire.

Il avance que si les Etats-Unis "veulent déclencher une guerre nucléaire, (...) nous sommes prêts", a-t-il lancé dans une nouvelle provocation.

Présidentielle russe: du sur-mesure pour Poutine
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22:35

Son arsenal est-il plus moderne? Rien ne le prouve. En revanche, ce qui semble sûr, est que la Russie dispose du plus important arsenal nucléaire de la planète. Selon la Federation of American Scientists (FAS), la Russie détiendrait 5.889 ogives contre 5.244 pour les Etats-Unis. La France en aurait 290 et le Royaume-Uni 225, soit un total de 5.769 pour les pays membres de l'Otan dotés de la dissuasion.

Par contre, Vladimir Poutine réfute avoir eu l'intention d'utiliser ces armes contre l'Ukraine, malgré ses menaces voilées dans le passé. Il y a tout juste un an, le président russe disait vouloir déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie, pays frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie.

D'autre part, des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit. Enfin, plus récemment, le président russe s'est affiché dans le cockpit d'un bombardier stratégique et supersonique Tu-160M des forces de dissuasion nucléaire de la Russie.

Les "troupes occidentales" ne changeront rien

Le président semble aujourd'hui avoir oublié ces épisodes.

"Pourquoi devrions-nous utiliser des moyens de destruction massive? Il n'y a jamais eu une telle nécessité", a-t-il dit, soulignant que la doctrine militaire russe prévoit l'usage de l'arme ultime si l'existence de la Russie est menacée ou en cas "d'atteinte à notre souveraineté et à notre indépendance".

S'il n'évoque pas la dissuasion de la France, le président russe n'oublie pas pour autant de pointer Emmanuel Macron comme un véritable ennemi. Pour la première fois, il a réagi personnellement sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. Il estime que même si cela arrivait, cela ne changerait rien.

"Cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille (...) tout comme l'envoi d'armes ne change rien", affirme le maître du Kremlin.

Une fois encore, le dirigeant russe oublie un épisode du conflit qu'il a déclenché il y a deux ans avec l'invasion de l'Ukraine. Cette "opération spéciale", comme il nomme cette guerre, devait durer quelques jours, voire quelques semaines.

L'avenir semble plus incertain pour Kiev. Depuis des mois, l'aide occidentale s'est ralentie, soulevant la question de la durée pendant laquelle l'armée ukrainienne peut encore tenir la ligne de front. Pour les Occidentaux, une victoire militaire russe en Ukraine ne ferait que nourrir ses ambitions territoriales en Europe.

C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron a également appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à Moscou, soulignant que le soutien de Paris à Kiev n'avait ni "limite" ni "ligne rouge".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco