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Défense

Armement: le contrat de Verney-Carron avec l'Ukraine, un bon message pour la "souveraineté" tricolore

Alors que l'entreprise française Verney-Carron a signé un contrat de 36 millions d'euros avec l'Ukraine, son dirigeant souligne l'importance de maintenir une filière de l'armement forte et autonome en France.

"Un dernier rempart à notre souveraineté". Son président, Hugo Brugière, l'affirme, ce vendredi 1er décembre sur BFM Business: Verney-Carron est la dernière entreprise française à savoir fabriquer des armes de petit calibre.

Un savoir-faire reconnu puisque c'est l'entreprise stéphanoise que le gouvernement ukrainien vient de choisir pour lui fournir une partie de ses armes. Dans le détail, le contrat cadre de 36 millions d'euros prévoit la livraison de 10.000 fusils d'assaut, 2.000 fusils de précision et 400 lance-grenades.

Une commande d'envergure que l'entreprise française entend bien honorer grâce notamment à l'élan donné par son récent repreneur, Cybergun.

"Depuis le rachat de Verney-Carron par Cybergun, ce sont presque 10 millions d'euros qui ont été investis en usine, sur la chaîne de production mais aussi sur les ressources humaines", explique Hugo Brugière, également PDG de Cybergun.

Mais, avant même la signature de ce contrat, la guerre en Ukraine a eu un véritable impact pour l'entreprise et pour le secteur dans son ensemble. "On a déjà recruté une vingtaine de personnes depuis un an", poursuit-il.

Emmanuel Chiva, délégué général pour l'armement - 06/03
Emmanuel Chiva, délégué général pour l'armement - 06/03
10:43

Un problème de dépendance en matière d'armement

Et puis c'est le scénario, quasiment enterré, d'un conflit de proximité en Europe qui a soudainement refait surface. "On s’est rendu compte qu’aux portes de l’Europe on pouvait retrouver la guerre", ajoute Hugo Brugière. D'où la nécessité d'être autonome sur le plan de l'armement selon le PDG de Cybergun.

Car en cas d'intensification d'un conflit aux portes de l'Europe, il pourrait se poser, selon lui, un problème de dépendance en matière d'armement.

"Aujourd'hui, nous nous fournissons en armes de pointe auprès de l'Autriche, en armes d’assaut auprès de l'Allemagne et sur la partie armement mitrailleuse auprès de la Belgique", commence-t-il.

"Et si la probabilité d’être en guerre avec ces pays est proche de zéro, la possibilité qu'une guerre de haute intensité aux portes de l'Europe s'amplifie, et qu'à ce moment-là ces partenaires décident de soutenir leurs alliés de l'Est plutôt que d'autres alliés, existe", développe le PDG de Cybergun.
Nina Le Clerre