Daimler lance ses camions en bourse avant de se renommer Mercedes-Benz

Le constructeur allemand scinde sa division poids lourds pour mieux aborder la transition vers l'électrique.

Daimler Truck est très attendu ce vendredi à la Bourse de Francfort, par des investisseurs à l'appétit insatiable pour toute compagnie fabriquant des véhicules électriques.

L'introduction préparée de longue date et approuvée par les actionnaires, marque l'aboutissement de la plus vaste restructuration de Daimler depuis la vente de Chrysler en 2007. Elle suit la scission du groupe en deux entités, l'une pour les camions et l'autre pour les berlines, sous le nom de Mercedes-Benz.

Elle doit permettre aux deux entreprises de mieux affronter les défis spécifiques liés à la fin des moteurs à combustion : les camions requièrent plutôt de l'hydrogène quand les voitures sont aujourd'hui électrifiées grâce aux batteries.

Daimler suit de près Volkswagen, qui s'était séparé en 2019 de son unité Traton, spécialiste des poids lourds.

Les actionnaires de Mercedes recevront une action supplémentaire de Daimler Truck pour deux actions qu'ils détiennent dans la maison mère. Au total, 65% des parts de Daimler Truck seront transférées aux actionnaires actuels de Daimler, qui gardera les 35% restants.

Bus et coopérations

Daimler Truck, qui emploie quelque 100.000 personnes, a lancé en octobre la production de son camion électrique eActros et propose depuis 2018 un bus urbain électrique.

Sa marque Freightliner, une référence aux Etats-Unis, va lancer un modèle de poids lourd électrique en 2022 face au projet de camion "Semi" de Tesla, très attendu.

La scission doit aussi rendre les deux entités plus flexibles et permettre des coopérations avec des tiers.

Positionnement sur le luxe

Le fabricant de la Classe S est accusé d'avoir pris du retard dans le virage électrique, et devrait se concentrer sur les véhicules électriques de luxe pour rivaliser avec Tesla, l'actuel leader du marché.

Son fer de lance, la classe S électrique baptisée EQS, est équipée d'un écran de 1,4m de large, affiche jusqu'à 770km d'autonomie (selon la norme WLTP) et offre des mises à jour à distance, comme sa concurrente américaine.

Mercedes-Benz espère en faire une référence alors que la marque se prépare à tourner la page des moteurs à combustion avant la fin de la décennie, "là où les marchés le permettront", selon une annonce en juillet.

Le constructeur va investir d'ici 2030 40 milliards d'euros uniquement dans l'électrification de ses berlines. Et vise un taux de rentabilité sur les ventes "à deux chiffres" d'ici 2025.

Pour 2021, Daimler Truck se contente d'un objectif de rentabilité nette ajustée se situant dans une fourchette entre 6% et 8% alors que la pénurie de semi-conducteurs et la hausse des prix des matières premières pèsent sur ses marges.

VG avec AFP