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CVAE: le report de sa suppression est un "mauvais signal" pour les entreprises

Frédéric Coirier, co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire, a plaidé en faveur d'une poursuite de la politique de l'offre en France. Il rappelle qu'il s'agit d'un "investissement" permettant notamment d'élargir la base fiscale.

"Les baisses d'impôts de production ont un retour sur investissement", affirme Frédéric Coirier, co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) sur le plateau de Good Morning Business ce lundi. Pour le dirigeant, la politique de l'offre menée par le gouvernement a porté ses fruits. "Les recettes augmentent depuis plusieurs années", salue-t-il, évoquant un "pari sur l'activité" et un "élargissement de la base fiscale".

Mais l'exécutif, confronté à une équation délicate pour son budget 2024, envisage de mettre à contribution les entreprises avec une série de mesures. Parmi elles, figure le report d'un an de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production.

Or, pour Frédéric Coirier, le renvoi de cette disposition représenterait "un mauvais signal".

"Quand le gouvernement a annoncé une première baisse d'impôt de 10 milliards d'euros, les entreprises ont tout de suite investi", affirme-t-il.

Les charges des hauts salaires ciblées

Ce report pourrait aussi ralentir la réindustrialisation du pays en maintenant "un décalage" entre la France et ses voisins sur les impôts de production. "Cela pénalise les entreprises avant même de générer du résultat puisqu'on vient taxer la production en amont du résultat", ajoute-t-il. Il plaide ainsi en faveur d'un réalignement "le plus vite possible" des impôts de production sur les autres nations européennes.

Autre mesure redoutée par le METI, le coup de rabot envisagé sur les allègements de charges au-delà de 2,5 fois le Smic. Pour le co-président du mouvement d'entrepreneurs, il s'agirait d'un nouveau "coup porté à la réindustrialisation du pays qui ne se fera pas que sur des bas salaires".

Cette disposition interroge d'autant plus qu'elle viendrait creuser l'écart entre la France et ses concurrents européens. Car si la France est globalement alignée sur ses voisins concernant les charges appliquées aux bas salaires, elle reste bien au-dessus pour les professions qualifiées. Pour ces dernières, "les taux de charges sont à 45% contre 20% en moyenne européenne", rappelle Frédéric Coirier.

Nina Le Clerre