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"On nous enterre !" : les domaines skiables ne digèrent pas la fermeture des remontées mécaniques

Invité sur BFM Business, le président des domaines skiables de France critique "le fait du prince" alors que le gouvernement avait promis une concertation sur la question.

La décision ne passe pas. "On est choqué" explique ce vendredi sur BFM Business Alexandre Maulin, président des domaines skiables de France. "Lundi, nous étions avec le Premier ministre" explique-t-il. "Nous avions bien compris que la situation sanitaire primait sur tout, qu'il fallait que les hôpitaux désaturent. (…) Nous nous étions laissés dix jours pour voir l'évolution de la situation."

Mardi soir, Emmanuel Macron a pourtant fermé la porte à la concertation. "Le lendemain, par le fait du prince, on nous annonce : 'c'est fini !'" critique Alexandre Maulin, qui ne comprend toujours pas cette décision. Plus précisément, le gouvernement a décidé de laisser les stations ouvertes mais en interdisant les remontées mécaniques.

"Bien entendu, il sera loisible à chacun (...) de se rendre dans ces stations pour profiter de l'air pur de nos belles montagnes, des commerces - hors bars et restaurants - qui seront ouverts. Simplement, toutes les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public", a ainsi déclaré jeudi le Premier ministre lors d'une conférence de presse.

Cette décision est-elle liée au risque de saturer les hôpitaux avec les accidentés du ski? "95% de la traumatologie du ski est traitée par les médecins de station", rappelle Alexandre Maulin.

"On était prêts à discuter"

Une question d'équité avec les stations étrangères rivales, qui restent fermées en Allemagne et en Italie ? "Notre gouvernement s'appuie sur les autres pour nous fermer mais aujourd'hui, nos vrais concurrents, ce ne sont pas l'Allemagne et l'Italie, ce sont la Suisse et l'Autriche et eux restent ouverts" tranche le président des domaines skiables de France.

Et de tancer : "je ne comprends pas comment on peut permettre aux gens de partir au Maroc, n'importe où dans le monde" mais pas au ski, sport de plein air. D'autant que les remontées mécaniques sont "régies par le mode des transports publics" et ne sont "pas différentes de ceux qu'on prend tous les jours".

"On était prêts à discuter mais il n'y a pas eu de discussions" se désole Alexandre Maulin. "Le ministère de la Santé a décidé qu'on n'était pas bons pour les Français". Mais "on ne lâche rien, on veut être reçu et qu'on nous explique pourquoi." Car par cette décision, "on nous enterre".
Thomas Leroy Journaliste BFM Business