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Cérémonie des César: le président de Gaumont prend la défense de Roman Polanski

Invité sur BFM Business, Nicolas Seydoux rappelle que le réalisateur controversé, dont il est le producteur pour le film J'accuse nommé aux César, "n'est accusé de rien" en Europe.

A deux jours de la cérémonie des César, le cinéma français est dans la tourmente, notamment en raison de la nomination du film J'accuse, réalisé par Roman Polanski. Interrogé ce mercredi dans l'émission "12H, l'heure H" sur BFM Business, le président du conseil de surveillance de Gaumont, et producteur du film en question, est revenu sur la polémique. "La dignité des femmes, et particulièrement si elles sont jeunes, c'est sacré" assure Nicolas Seydoux.

"Quand nous prenons la décision de produire J'accuse, quelle est la situation? Roman Polanski est un citoyen libre, en France, accusé de rien" estime-t-il.

"Dix ans auparavant, très exactement fin 2009, Roman Polanski est alors en Suisse et il est l'objet d'une demande d'extradition par les autorités américaines. Il va faire deux mois de prison en Suisse et il va être assigné six mois à résidence. Les autorités suisses décident de ne pas l'extrader. C'est donc que le cas américain, pour la justice suisse, ne mérite pas une extradition. Voilà la situation de Roman Polanski, en Europe, il n'est accusé de rien" insiste-t-il.

"Le lynchage médiatique, c'est abominable"

"Par ailleurs, à la veille de la sortie du film, il y a une personne qui dit qu'elle a été violée. Il y prescription, elle ne peut pas le prouver, Roman Polanski ne peut pas se défendre", poursuit Nicolas Seydoux évoquant ainsi le cas, sans la nommer, de la photographe Valentine Monnier.

"Quand nous avons pris la décision, tous les éléments étaient absolument neutres. A partir de là, qu'il y ait des polémiques, c'est naturel, à ce point-là, je pense que c'est exagéré" juge le producteur. Et d'insister : "la dénonciation, le lynchage médiatique, c'est simplement abominable".

Au-delà du cas Polanski, il a rappelé que, "nous avons, en littérature, dans le théâtre (…) des gens qui se sont mal conduits et qui ont été de grands artistes". Et de citer notamment l'auteur Louis-Ferdinand Céline. "C'est un salaud absolu. Malheureusement, ce salaud est un grand écrivain" a-t-il expliqué.

Et enfin de conclure: "dans le domaine culturel, je pense que la liberté d'expression est absolument clé" mais "je ne défends pas les salauds s'ils sont des salauds prouvés."

En dehors des poursuites de la justice américaine, Roman Polanski est visé par une nouvelle accusation de viol de la Française Valentine Monnier depuis novembre. 

Thomas Leroy