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Bataille Amber-Lagardère: Patrick Sayer assure que "ce n'est pas une croisade anti-commandite"

Sur BFM Business, Patrick Sayer, candidat pour le fonds Amber au conseil de surveillance de Lagardère, assure que ce qui pose problème ce n'est pas le statut de société en commandite mais bien les mauvais choix stratégiques effectués depuis qu'Arnaud Lagardère a pris les rênes du groupe.

A quelques jours de l'assemblée générale prévue le 5 mai visant à élire un nouveau conseil de surveillance au sein de Lagardère, la tension est à son comble. Le fonds Amber - qui détient 16% du capital et est désormais le premier actionnaire - est en opposition frontale avec l'héritier du groupe Arnaud Lagardère.

Pour éviter une déroute lors de cette assemblée, Arnaud Lagardère serait prêt à se délester de son statut de commandite, qui le protège de toute ingérence, afin de s'assurer du soutien de son deuxième actionnaire, le Qatar (13% du capital), mais également de sa banque, le Crédit Agricole, qui commence à s'agacer de la pression exercée par Arnaud Lagardère. Lequel n'a de cesse de vouloir renégocier ses dettes (164 millions d'euros au total) qu'il a de plus en plus de mal à rembourser.

Sur BFM Business, dans l'émission 12 Heure – L'Heure H ce mardi, Patrick Sayer (que le fonds Amber propose comme candidat pour le conseil de surveillance du groupe Lagardère) se dit non seulement prêt à rejoindre le conseil d'administration en qualité d'administrateur indépendant, mais également tout à fait disposé à en assumer la fonction de président le cas échéant.

Partition en trois temps

"Cette assemblée, elle a simplement pour vocation d'élire un conseil de surveillance. Il ne s'agit pas, à ce moment-là, de remettre en cause la structure de commandite qui, effectivement, est peut-être – en tous cas partiellement – à l'origine des difficultés dans lesquelles se trouve cette société actuellement", explique Patrick Sayer.

"L'une des tâches qu'aura le conseil de surveillance - si toutefois les personnes avec lesquelles je me présente sont élues - ça sera effectivement d'abord de remettre la société au travail" (après le confinement – NDLR)", détaille le candidat au conseil de surveillance. Il sera également question "de réaliser ce que doit faire un conseil de surveillance lorsqu'il assume normalement ses responsabilités" et d'envisager, in fine, "la possibilité de mettre fin à ce statut particulier parce que dans le fond, ces statuts particuliers, qui ont donné une certaine impunité aux associés, aux gérants commandités, sont à l'origine des difficultés que nous connaissons actuellement", estime-t-il.

"Ce qui pèse sur le cours de Bourse, ce n'est pas tant le statut de la commandite que la multiplicité de choix stratégiques qui n'ont pas été bons pour la société. (…) Ce n'est pas une croisade anti-commandite. (…) Il n'y a pas de combat ad hominem (envers Arnaud Lagardère – NDLR). Moi je me base sur une logique de gouvernance", plaide Patrick Sayer pour qui Arnaud Lagardère agit dans une logique de "déconsidération pour le conseil" avec pour unique "vocation" celle de "mettre des coups de tampons sur les comptes".

Julie Cohen-Heurton