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Certification du 737 MAX: l’association VOL ET 302-Solidarité et Justice répète son incompréhension

Le 737 MAX 10 va concurrencer frontalement l'a321neo d'Airbus.

Le 737 MAX 10 va concurrencer frontalement l'a321neo d'Airbus. - Boeing

L'association de victimes juge "prématurée, inopportune et même dangereuse" la remise en service du Boeing 737 MAX en Europe.

C’était attendu. Cloué au sol depuis 22 mois, le Boeing 737 MAX, impliqué dans deux crash fin 2018 et début 2019, a de nouveau été autorisé à voler ce mercredi par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Une décision "prévisible" qui n’en demeure pas moins "prématurée, inopportune et même dangereuse", selon un communiqué de l’association dede victimes VOL ET 302 – Solidarité et Justice.

Ses membres reprochent notamment à Patrick Ky, directeur de l’AESA, de ne pas avoir "su justifier en quoi la décision" d’une remise en service de l’appareil "était urgente" et d’avoir "balayé avec une certaine désinvolture les alertes d’un ancien responsable du programme 737 MAX (Ed Pierson), renouvelés il y a 48 heures, qui dit très explicitement qu’il est prématuré de refaire voler cet avion".

D’après l’association, l’audition de Patrick Ky devant la Commission des transports du Parlement européen lundi n’a pas été "à la hauteur de l’enjeu qui est celui de la sécurité de millions de voyageurs". De leur côté, "les parlementaires européens ont échoué (…) à assurer un vrai contrôle politique sur la performance, la transparence et l’indépendance de l’agence européenne chargée de la sécurité de 360 millions d’européens".

"Plus grande faillite de la sécurité aérienne mondiale"

"Cela est d’autant plus regrettable que Monsieur Ky a reconnu que des progrès devaient être faits par l’AESA pour améliorer son indépendance vis-à-vis du régulateur européen dans la conduite de certaines expertises techniques", poursuit l’association.

Sa présidente, Virginie Fricaudet se dit "ni convaincue, ni rassurée par le travail de l’EASA qui préfère l’argument d’autorité à la démonstration et à la pédagogie". "Nous aurons toujours un doute sur le fait de savoir si l’impératif de sécurité a bien primé sur les intérêts commerciaux de Boeing que la décision de l’agence sauve du marasme économique", ajoute-elle.

L’association ET 302 promet enfin de rester "vigilante et engagée à ce que tous les enseignements et les correctifs soient tirés de ce qui reste la plus grande faillite de la sécurité aérienne mondiale".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco