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Casino: Bruno Le Maire estime que l'accord trouvé "ouvre la voie à une solution pérenne"

Le ministre de l'Economie a dit apporter "tout son soutien" à l'offre de reprise de Casino par Daniel Kretinsky et ses alliés.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a apporté ce vendredi son "soutien" à l'accord trouvé par Casino avec ses principaux créanciers, estimant que celui-ci ouvrait "la voie à une solution pérenne pour l'avenir" du distributeur français. Conclu avec le candidat repreneur (le consortium conduit par le milliardaire Daniel Kretinsky) et les créanciers-clé, "cet accord a tout mon soutien", a réagi Bruno Le Maire.

Il "ouvre la voie à une solution pérenne pour l'avenir du groupe, et constitue une étape décisive en vue d'un accord définitif à entériner d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté.

De leur côté, les syndicats CFDT et CGT du groupe estiment que l'offre de reprise de Casino par Daniel Kretinsky et ses alliés "ne met pas fin aux inquiétudes". "L'étape qui vient d'être franchie était attendue. Elle ne met pas fin à nos inquiétudes", a déclaré Jean-Luc Farfal, délégué syndical CFDT groupe Casino.

Le représentant attend encore la "vision" des repreneurs qui permettra de "relancer la machine, car la baisse des prix de ces derniers mois n'a pas suffi", explique-t-il.

Interrogations sur la feuille de route des repreneurs

L'offre de reprise de Casino par Daniel Kretinsky et l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, adossée au fonds Attestor, est qualifiée par la CGT Casino de "la moins pire des solutions à la suite de très mauvais résultats cumulés ces dernières années et à ceux catastrophiques du 1er semestre 2023". L'organisation syndicale s'interroge sur la feuille de route pour relancer l'activité commerciale et faire revenir les clients dans les magasins.

"Aujourd'hui, on a l'impression qu'ils nous utilisent principalement comme magasins de dépannage", observe Michel Rieux, délégué syndical central CGT de Distribution Casino France.

Par ailleurs, "l'adossement au fonds d'investissement britannique Attestor nous inquiète fortement", a confié le syndicaliste, dont l'organisation craint "un passage très rapidement en franchise du parc hypermarché et supermarché de Casino, comme l'a fait Carrefour".

Casino devrait être amputé de plus des trois quarts de ses salariés s'il vend, comme prévu par Daniel Kretinsky, ses activités en Amérique latine. En effet, plus de la moitié des 200.000 salariés du groupe travaillent au Brésil, 17% en Colombie, 5% en Argentine et Uruguay - contre actuellement 50.000 en France.

P.L. avec AFP