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Casino avance dans son désendettement

Casino a lancé en ce début de semaine la cession d'une partie de sa participation dans le grossiste brésilien Assaï... Une étape de plus dans son programme de désendettement, mais certains experts doutent que cela soit, à terme, suffisant.

Casino espère récupérer un peu moins de 500 millions d'euros de la cession d'une partie de sa participation dans le grossiste brésilien Assaï. Il cède 10,4% du capital de l'enseigne de "cash and carry" (grossiste) et n'exclut pas d'en céder encore 3,7%. Petit bout par petit bout...

Après avoir vendu sa filiale énergie GreenYellow, mais aussi Leader Price, FloaBank, la foncière Mercyalis ou le site Sarenza, c'est une étape de plus dans l'exécution du programme de désendettement que s'est fixé le groupe stéphanois. Il compte atteindre 4,5 milliards d'euros d'ici fin 2023. Il reste "400 millions d'euros à réaliser par le truchement d'une addition de petits actifs non stratégiques, exclusivement sur le périmètre France", nous dit-on du côté de Casino.

Est-ce à même de rassurer les investisseurs et les créanciers, au premier rang desquels les banques, qui pressent le distributeur à accélérer son désendettement. À horizon "deux, trois mois, c'est rassurant", estime Clément Genelot, analyste chez Bryan Garnier & Co, qui estime que c'est un répit de courte durée.

Casino a "gagné un peu de temps, mais le problème existentiel du groupe reste intact", selon cet expert de la distribution.

Il y a en effet d'autres échéances à venir, au-delà de 2023. Environ 700 millions d'euros à refinancer à échéance 2024. À part les "pépites" Monoprix, Franprix, CDiscount, il ne reste plus grand chose en France.

Des prochains mois décisifs

Restent les actifs en Amérique latine. Après la cession annoncée en ce début de semaine, Casino possède toujours 30% d'Assaï, selon Clément Genelot, qui estime que c'est "à l'heure actuelle, le seul actif liquide", le seul qui ait vraiment "de la valeur", dans cette région, pour le distributeur Français.

Chez Casino, on assure qu'il n'y a "rien d'autre de prévu" du côté du Brésil. Même en cédant un maximum de ce qui peut encore être cédé en Amérique latine, cela s'annonce compliqué, selon plusieurs experts, avec une dette qui culminait à 7,5 milliards d'euros pour ce premier semestre 2022. Casino n'a pas encore abattu toutes ses cartes, tempère une source proche du dossier. Les prochaines échéances de 2024 arrivent vite et elles doivent être anticipées. Les tout prochains mois s'annoncent donc décisifs pour l'avenir du groupe de Jean-Charles Naouri.

Pauline Tattevin