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Attac s'invite dans un Apple Store pour prélever l'impôt

Attac s'est invité à l'Apple Store d'Aix-en-Provence

Attac s'est invité à l'Apple Store d'Aix-en-Provence - BORIS HORVAT / AFP

Les militants de l'association altermondialistes se sont invités à l'Apple Stode d'Aix-en-Provence pour dénoncer les pratiques d'évasion fiscale de la multinationale.

"Paradis fiscal, enfer social": une quarantaine de militants de l'association altermondialiste Attac se sont invités mercredi après-midi à l'Apple Store d'Aix-en-Provence pour prélever symboliquement l'impôt dû selon eux par Apple et dénoncer les pratiques d'évasion fiscale de la multinationale.

Un des militants, déguisé en riche homme d'affaires -redingote noire, chapeau haut-de-forme et cigare au bec- se voit contraint de lâcher des liasses de faux billets de 60 milliards d'euros, et celles-ci passent de main en main, jusqu'à une caisse en carton frappée du logo "trésor public" remise à des représentants du syndicat Solidarité Finances Publiques. Le tout sous le regard mi-amusé mi-exaspéré de la vingtaine de clients présents.

"C'est inacceptable"

"Cette opération a pour but de dénoncer les pratiques d'évasion fiscale d'Apple", a expliqué Raphaël Pradeau, porte-parole national d'Attac. "Et la taxe Gafa (acronyme désignant les géants du numérique Google, Amazon, Facebook et Apple) mise en place par le gouvernement n'y changera rien, car elle ne porte que sur le chiffre d'affaires que veut bien déclarer la multinationale". 

Selon les chiffres avancés par Attac, Apple aurait payé 19 millions d'euros d'impôts pour l'exercice 2016-2017, pour un chiffre d'affaires déclaré de 800 millions d'euros. Mais celui-ci serait en fait de près de 4 milliards d'euros, en se basant sur une évaluation de ses ventes d'iPhones, d'iPads et de Macs dans l'Hexagone, sans compter donc les revenus dégagés par l'entreprise via iTunes, intégralement taxés en Irlande.

"C'est inacceptable, surtout quand on demande aux Français de faire des efforts", a insisté Raphaël Pradeau, en dénonçant "le manque de volonté politique" sur ce dossier: "Comme dirait Emmanuel Macron, c'est de la poudre de perlin-pinpin".
Paul Louis avec AFP