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Assurance Banque

Une banque suisse du 18ème siècle mise en faillite

Hottinger risque le surendettement.

Hottinger risque le surendettement. - Fabrice Coffrini - AFP

La banque zurichoise Hottinger & Cie est sujette à un risque de surendettement. L'autorité suisse de surveillance des marchés a préféré la mettre en faillite.

Son grand âge ne l'épargne pas. L'illustre banque zurichoise Hottinger & Cie, dont l'origine remonte au 18e siècle, a été mise en faillite par l'autorité de surveillance des marchés en Suisse, la Finma, en raison d'un "risque de surendettement". "L'éventualité d'un assainissement a été examinée de très près, mais n'a pas pu être réalisée", a indiqué la Finma dans un communiqué.

Banque Hottinger & Cie SA est un groupe bancaire spécialisé dans la gestion de fortune dont le siège est situé à Zurich et disposant d'une importante filiale à Genève. Le groupe est également présent en Suisse à Bâle, Sion et Brigue, ainsi qu'aux Etats-Unis à New York. Ses fonds sous gestion s'élèvent à 1,5 milliard de francs suisses (1,4 milliards d'euros), selon un porte-parole de la Finma, Tobias Lux. La banque présente un bilan total d'environ 145 millions de francs de suisse (134 millions d'euros) et compte près de 1.500 clients ainsi qu'une cinquantaine d'employés.

Des pertes répétées

Depuis quelque temps, la Finma a constaté qu'en raison de pertes répétées et de contentieux non résolus, la banque Hottinger & Cie n'était plus en mesure de remplir les exigences posées en matière de fonds propres par la législation sur les banques. La Finma a mené des discussions avec la banque et d'autres parties prenantes sur les possibilités d'une stabilisation durable de l'établissement. Sans succès. "La recapitalisation prévue n'a pu être réalisée et la dotation en fonds propres restait trop faible par rapport aux exigences légales", a expliqué la Finma.

En outre, "aucun investisseur convenable ne s'est déclaré prêt à reprendre la banque", poursuit-elle. Dès lors que les exigences en matière de fonds propres ne sont plus remplies et qu'il n'existe aucune perspective d'assainissement, la banque doit être liquidée. Les frais occasionnés par la liquidation ont en outre fait craindre un surendettement, ce qui a motivé l'ouverture d'une procédure de faillite.

En 2012, un projet de fusion entre les banques privées genevoise Cramer et zurichoise Hottinger avait échoué. Depuis plus de deux siècles, la famille Hottinger fait figure de référence dans l'univers de la banque et de la finance européennes.

D. L. avec AFP