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Les assureurs s'engagent à contenir l'augmentation des primes en 2022 et 2023 en dessous de l'inflation

Au terme d'une réunion de travail à Bercy, des responsables des secteurs de l'assurance et des mutuelles se sont accordés sur une limitation de la hausse des primes pour cette exercice et l'année prochaine et ce, malgré une explosion du nombre de sinistres.

Après le bouclier énergétique et le bouclier bancaire, place au bouclier assurantiel. Des responsables des secteurs de l'assurance et des mutuelles étaient réunis au ministère de l'Economie mardi matin afin de réfléchir à des mesures pour modérer le plus possible les tarifs en 2022 et 2023 afin de protéger les Français contre l'inflation.

"Je me réjouis que les assureurs se soient engagés à contenir le montant moyen des primes assurantielles en dessous du niveau de l’inflation en 2022 et 2023, a déclaré Bruno Le Maire lors de la conférence de presse à l'issue de la réunion de travail [...] Je pense que nous sommes parvenus au meilleur accord possible dans une situation qui est très tendue pour le monde de l'assurance."

Un pack anti-inflation en trois volets

Présente aux côtés du ministre de l'Economie pour répondre aux questions des journalistes, la présidente de France Assureurs Florence Lustman a exposé un pack anti-inflation qui se décline en trois volets. Le premier consiste en un engagement général des assureurs pour s'adresser à des publics particulièrement fragilisé comme les jeunes en recherche d'emploi.

Nous sommes prêts à faire un chèque de 100 euros sur leur prime auto, a-t-elle déclaré. Nous sommes aussi prêts à étendre les contrats des complémentaires santé des parents à ces jeunes publics pour qu’ils puissent aussi se soigner."

Au-delà de ces engagements collectifs, la présidente de France Assureurs a également confirmé la formulation de nouvelles offres de la part des assureurs. "Un certain nombre d’offres seront faites par les assureurs, qu'ils présenteront dans les jours et semaines qui viennent, a indiqué Bruno Le Maire. Certaines compagnies d'assurance vont aller jusqu’à proposer des gels de tarifs pour ces publics qui sont particulièrement touchés par l’augmentation des prix."

Favoriser le réemploi des pièces détachées

Le troisième et dernier levier concerne directement la période difficile que traversent les assureurs. D'après le ministre de l'Economie, plus de six millions de personnes sont actuellement sur le point d'être indemnisées pour l'année 2022 qui n'est pas encore terminée alors qu'elles sont environ trois millions par an habituellement. Cette augmentation significative des sinistres en volume s'explique notamment par une recrudescence des phénomènes climatiques comme les inondations ou encore les épisodes de tempête et de grêle.

Cependant, celle-ci s'accompagne aussi d'une hausse en valeur avec l'augmentation du coût des matières premières qu'il s'agisse des tuiles pour les changements de toiture ou des pièces automobiles par exemple.

Nous allons enfin nous attaquer aux causes endémiques du coût des réparations qui poussent vers le haut le prix des pièces détachées automobile mais aussi le prix de la réparation", a insisté Florence Lustman.

Finie la vignette verte sur le pare-brise

A ce sujet, la dirigeante du syndicat professionnel a déploré des différences de prix pouvant monter jusqu'à 50% sur la même pièce par rapport à d'autres pays européens et une facture qui pourrait être allégée de 40% en favorisant le réemploi. Pour Bruno Le Maire, il est nécessaire de "trouver la bonne voie de passage" entre l’objectif climatique en encourageant le recyclage, la réindustrialisation en associant Stellantis et Renault à cette réflexion et l'enjeu financier pour faire en sorte que les primes d’assurance diminuent. Le minitre de l'Economie a ajouté qu'une réunion entre les assureurs et les constructeurs automobiles aurait lieu dans les prochains jours.

Enfin, la petite vignette verte s'apprête bel et bien à disparaître des pare-brises des voitures. "On a désormais un fichier des véhicules assurés qui est bien plus efficace pour lutter contre la fraude à l’assurance", a justifié Florence Lustman, plaidant pour un "choc de simplification".

Timothée Talbi