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Italie, Espagne, Hongrie: les profits des banques seront-ils bientôt taxés dans toute l'Europe?

Le gouvernement italien a annoncé ce mardi un projet de taxe sur les "superprofits" des banques, emboîtant le pas à d'autres pays européens comme l'Espagne ou la Hongrie.

Journée chahutée pour le secteur bancaire italien. Les actions des banques transalpines ont perdu jusqu'à 11% ce mardi après l'annonce surprise par Rome d'un projet de taxe sur les superprofits des banques.

"Tous les États européens, et pas seulement l'Italie, cherchent à faire des taxes" pour "assainir" leurs dépenses publiques mises à mal par la crise sanitaire puis énergétique, a noté Alexandre Baradez, chef analyste chez IG, sur BFM Business.

L'année passée, l'Espagne avait également instauré un impôt exceptionnel sur les grandes institutions financières ayant bénéficié de la hausse des taux d'intérêts, Madrid comptant compenser les conséquentes mesures mises en œuvre pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages espagnols face à l'inflation. Ce n'est pas le seul pays: la Hongrie, la République tchèque et la Lituanie ont, elles aussi, ciblé les établissements bancaires, tandis que la Lettonie y réfléchit sérieusement.

"Normalisation budgétaire"

Mais, pour Alexandre Baradez, il ne faut pas y voir les prémices d'une généralisation européenne des taxes sur les "surprofits" des banques. "Ce sont des choix qui sont faits individuellement par pays" et qu'il faut "regarder sous un prisme très large de normalisation budgétaire, même si elle est plus ou moins bien faite ici ou là", a-t-il souligné, rappelant que la Banque centrale européenne (BCE) "a demandé aux États de faire attention" à leurs trajectoires budgétaires.

"Chaque pays aura sa réponse politique à ce besoin de rendre ses finances publiques plus supportables", a noté l'analyste.

"Il est clair que l'on ne verra pas ça, par exemple, en France ou en Allemagne", a estimé Alexandre Baradez, mais "cela prendra une autre forme" dans ces pays, comme "une hausse de la fiscalité sur l'immobilier" ou "une prise en charge moindre de certaines dépenses de santé".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV