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Assurance Banque

Habitation, auto: inflation en vue pour les assurances dommages

Les dommages liés aux événements climatiques extrêmes ont coûté 10 milliards d'euros aux compagnies d'assurance. Une facture triplée par rapport aux années précédentes. Une révision à la hausse de leurs tarifs paraît inéluctable.

L’inflation devrait progressivement toucher les assurances habitation, et dans une moindre mesure, les formules "tous risques" proposées aux automobilistes. Et, pour le coup, la guerre en Ukraine n’y est pour rien. La cause de cette hausse prévisible est climatique.

Chaque année, un assureur regarde ce que lui ont coûté les sinistres qu’il a pris en charge et les sommes qu’il a perçues de ses assurés. C’est ce qu’on appelle dans le jardon des assurances, le ratio sinistre/primes. Il faut qu’il y ait un équilibre entre les deux.

10 milliards d'euros de dommages remboursés en 2022

Or il se trouve qu’en 2022, les assureurs dans leur ensemble ont fait face à un niveau record de dommages liés à des événements climatiques extrêmes. Le coût total a été estimé à 10 milliards d’euros, alors que ces dernières années on était plus entre 3 et 4 milliards d’euros. Rien que pour les sinistres liés aux intempéries (orages, tornade, tempête) la facture s’élève à 6,6 milliards d’euros.

Pour l’automobile, le principal problème tient à la grêle. Au début de l’été, entre début juin et fin juillet, les épisodes orageux accompagnés de grêlons hors normes ont occasionné un nombre record de dommages, notamment aux véhicules. En quelques jours, les assureurs ont reçu près de 600.000 déclarations de sinistres, dont 337.000 concernaient des voitures, selon les chiffres fournis au Parisien par la Mission risques naturels.

La facture fissures liées à la sécheresse s'envole

Pour les logements, la liste des dommages pris en charge est bien plus longue. Notamment parce que le dérèglement climatique, c’est aussi davantage de sécheresse. Et l'absence prolongée de pluie occasionne des dégâts majeurs sur les maisons. Du fait d’un phénomène qu’on appelle le retrait gonflement de sols argileux. En l’absence totale d’eau dans le sol, l’argile se rétracte et provoque des fissures sur les murs des bâtiments.

En 2022, ce type de sinistres a coûté 2,5 milliards d’euros aux assureurs. Et la sécheresse qui s’annonce pour cette année ne va pas arranger les choses. Puisque selon un rapport de la Cour des comptes, plus d’une maison sur deux en France est construite sur des terrains argileux avec donc un risque potentiel de fissures. Le risque porte donc sur plus de dix millions d’habitations. Les assureurs prévoient d’ailleurs un triplement du coût de ces sinistres dans les années à venir.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco