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Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France: "le groupe est plus fort qu’il ne l’était"

Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France

Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France - DR

Dans une interview au Figaro, le patron du groupe revient sur le scandale de corruption touchant certains de ses hauts cadres.

L'enquête pour des soupçons corruption touchant le groupe Altice (propriétaire notamment de BFMTV et BFM Business) révélé cet été par la justice portugaise ne met pas en danger l'entreprise, souligne Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France dans un entretien au Figaro.

"La première chose que je peux vous dire, c’est que le groupe est plus fort qu’il ne l’était avant le mois de juillet. Depuis la révélation de cette affaire, nous avons pris une série de décisions pour protéger les intérêts d’Altice. Nous avons revu intégralement le processus des achats, nous mettons fin aux contrats avec les fournisseurs mis en cause et avons suspendu des salariés de l’entreprise. La situation est sous contrôle. À l’échelle d’Altice France, les huit fournisseurs visés concernaient 2% du volume des achats. Il n’y a eu aucun impact opérationnel ni commercial pour le groupe", explique le dirigeant.

"Vous n’êtes trahis que par les vôtres"

L'enquête interne a débouché sur la suspension "de quinze salariés, directeurs voire administrateurs dans différents pays. Il s’agit essentiellement de salariés au niveau de la direction des achats", indique-t-il. ."Ces investigations ont vocation à durer encore plusieurs semaines. Nous aurons davantage d’éléments dans le courant de l’automne. Notre enquête interne se fait en parallèle d’une procédure judiciaire au Portugal à laquelle on ne se substitue pas", poursuit Arthur Dreyfuss.

Évoquant le cas d'Armando Pereira, longtemps bras droit de Patrick Drahi, il juge que "vous n’êtes trahis que par les vôtres. Encore une fois, ce n’est pas nous qui le disons, c’est la justice portugaise. Altice est victime dans cette affaire et la première personne lésée, c’est le propriétaire d’Altice".

"Non", BFMTV n'est pas à vendre

Cette affaire relance le débat de la capacité d'Altice à rembourser une dette de 24 milliards d'euros dans un contexte de remontée des taux. Mais pour Arthur Dreyfuss, "une des expertises que l’on reconnaît à Altice depuis plus de vingt ans, c’est la gestion de la dette. Il y a quelques mois, l’ensemble des analystes saluaient le sens d’anticipation du groupe quand nous avons refinancé pour plus de 11,5 milliards d’euros de dette. Il faut rappeler que la dette du groupe est à 85% à taux fixe. Nous abordons les prochaines étapes de façon très sereine. Comme Patrick Drahi l’a dit aux investisseurs les 7 et 8 août, la priorité aujourd’hui c’est le désendettement, et il se poursuit".

Cela passe par la vente d'actifs "non stratégiques" mais alors que certains observateurs évoquent la cession du pôle médias (BFM et RMC), le dirigeant balaie cette possibilité et répond clairement "non": "Depuis le rachat en 2015 du groupe NextRadioTV, avec notamment BFMTV et RMC, nous avons multiplié notre audience par trois, notre résultat par cinq. Notre chiffre d’affaires a augmenté de 70%", rappelle Arthur Dreyfuss.

Et d'ajouter que ce pôle suscite "depuis toujours" des marques d'intérêt. Pour autant, à la question BFMTV est-elle à vendre, le dirigeant répond "non. Nous aimons BFM et tout notre pôle média. Début août encore, Patrick Drahi a été très clair. Ils ne sont pas à vendre".
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