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Aéronautique

Taxe sur les billets d'avion: elle doit financer la décarbonation "et non le ferroviaire"

Sur BFM Business, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Président de la Fédération Nationale de l'Aviation et de ses Métiers (FNAM) martèle que la filière paye déjà beaucoup de taxes et doit massivement investir pour se décarboner.

Ça ne passe toujours pas. La perspective d'une nouvelle taxe sur l'aérien visant à financer les modes de transports verts, essentiellement le rail, ulcère le pavillon français.

Sur BFM Business ce lundi, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Président de la Fédération Nationale de l'Aviation et de ses Métiers (FNAM) répète que le secteur "est fermement opposé à cette taxe qui n'a fait l'objet d'aucune concertation" et rappelle à nouveau que le secteur est déjà lourdement taxé.

"Je rappelle que sur un billet, il y a pratiquement la moitié (du prix, NDLR) de taxes et de redevances" affirme le responsable.

"Le transport aérien français supporte la quasi-totalité du financement de ses infrastructures aéroportuaires, de ses infrastructures de navigation aérienne et nous finançons même les coûts de fonctionnement de notre autorité de tutelle, la DGAC" poursuit-il.

"Un faux débat"

Reste que le kérosène échappe à toute ponction fiscale. "Un faux débat" estime Pascal de Izaguirre qui rappelle que cette non-taxation est le résultat d'un accord international de 1944, "il faudrait alors revoir l'ensemble des accords aériens bilatéraux".

Mais avec un trafic qui se reprend fortement et la volonté forte du gouvernement d'accélérer la transition écologique, l'application de cette ou de ces nouvelles taxes (qui seront votées dans le prochain budget) apparaît incontournable.

"Si taxe il y a, elles doivent être fléchées vers la décarbonation du transport aérien et non pas pour financer l'infrastructure ferroviaire" assène-t-il. Traduction, l'aérien ne veut pas financer la SNCF.

Et de répéter que le secteur devra consentir "des investissements gigantesques pour sa décarbonation: un surcoût d'un milliard d'euros en 2025 et 3 milliards d'euros en 2030 sans prendre en compte tout l'aspect modernisation et renouvellement des flottes".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business