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Aéronautique

Les aéroports français face à une reprise inégale après le Covid-19

Selon l'Union des aéroports français, près de 174 millions de passagers ont transité par les installations françaises en 2022, soit près de deux fois plus qu'en 2021. En revanche, ce volume reste inférieur de près de 19% à celui d'avant-Covid.

Les aéroports français sont globalement sortis de la crise sanitaire en 2022 mais la reprise s'avère inégale selon les villes desservies, les liaisons et le type de voyageurs, a détaillé mardi leur principale organisation, l'UAF. Ces installations ont vu transiter l'année dernière près de 174 millions de passagers, a précisé l'Union des aéroports français dans un communiqué. Ce volume a quasi doublé en un an mais reste encore en retrait de 18,8% sur 2019, dernière année pleine avant la pandémie qui avait divisé le trafic par trois.

Et l'année 2023 ne sera pas encore celle d'un retour aux chiffres d'avant-crise, selon l'UAF qui la voit se terminer sur un déficit de passagers de 10% par rapport à l'avant-Covid. Pourtant, plusieurs aéroports ont déjà fait mieux en 2022, en particulier Beauvais qui, avec 15,8% de plus que trois ans auparavant, a bénéficié du programme étoffé de la low-cost Ryanair qui y exploite sa principale base. A noter également la bonne tenue des plateformes corses: Figari (+21,2% par rapport à 2019), Ajaccio (+2,7%) et Bastia (-4,5%). Paris-Orly (-8,4%), Montpellier (-9%) et Marseille (-9,9%) ont également fait mieux que la moyenne.

Roissy victime de la reprise tardive du trafic vers l'Asie

Mais de nombreux aéroports restent à la peine: Clermont-Ferrand accuse un déficit de 56,3% par rapport à l'avant-crise, Brest de 35,1% et Strasbourg de 28,6%. A Lyon-Saint-Exupéry c'est 27,1%, à Toulouse 26,9% et Bordeaux 25,9%. Cette dernière contre-performance peut s'expliquer par l'interdiction de la liaison avec Paris-Orly, imposée dès avant la loi Climat qui a mis à l'index les lignes aériennes intérieures lorsqu'une alternative ferroviaire existe en moins de 2h30.

A Roissy-Charles-de-Gaulle, c'est la reprise plus tardive du trafic international, en particulier vers l'Asie, qui a sous-tendu en 2022 le déficit de voyageurs de 24,5% par rapport à 2019, a expliqué l'UAF. A eux seuls Roissy et Orly ont capté l'an passé 53,3% des passagers en France.

Les "low-cost" ont le vent en poupe

Le président de l'UAF Thomas Juin a relevé que "ce qui reprend très bien, ce sont les aéroports où les compagnies low-cost se sont positionnées fortement", par contraste avec d'autres plateformes qui accueillaient des trafics "traditionnels", en clair des radiales Paris-région.

En outre, "le trafic 'business' est plus lent à reprendre (...) car les entreprises ont rationalisé les déplacements", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. En revanche, les "low-cost" ont le vent en poupe et ont représenté en 2022 43% du trafic passagers en France, un bond de huit points par rapport à 2022.

TT avec AFP