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Aéronautique

Le chinois Comac veut également attaquer Airbus et Boeing sur le marché des longs-courriers

Après le C919 qui vise directement l'A320 et le 737 MAX, le constructeur travaille au développement du C939 qui s'attaquera à l'A350.

Comac n'en finit pas d'afficher les ambitions de la Chine pour briser le duopole Airbus/Boeing dans le ciel mondial. Après le C919, premier court-moyen courrier monocouloir conçu et fabriqué par l'empire du Milieu qui vise directement les très populaires A320 et 737 MAX, le constructeur travaille depuis plusieurs années au développement du C939 qui s'attaquera à l'A350 ou au 777X, soit un appareil long-courrier. Et le travail avance.

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Le "C929 est entré en phase de conception détaillée" ainsi déclaré Qi Xuefeng, vice-président de la Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) lors d'une conférence sur les transports à Pékin ayant eu lieu le vendredi 3 novembre.

Dans un communiqué publié sur le site Centre d'informations Internet de Chine, on apprend que "le C929 est le premier avion à réaction intercontinental produit en Chine, et il sera doté d'une capacité de 250 à 350 sièges ainsi que d'une autonomie de 12.000 kilomètres".

Et de rappeler que "Wu Guanghui, concepteur en chef du C919, a déclaré que les émissions de carbone du C929 seraient réduites de 60% par rapport aux modèles plus anciens".

La Russie ne fait plus partie du projet

Il apparait néanmoins que le projet initial, un appareil co-développé avec la Russie, soit enterré.

"Le C929, initialement appelé CR929, aurait été initialement conçu dans le cadre d’un effort conjoint entre la Chine et la Russie. Des experts chinois ont déclaré que le changement de nom reflète le fait que l'avion de passagers C929 est désormais développé de manière indépendante par la Chine, avec la participation de la Russie en tant que simple fournisseur de systèmes et de technologies".

En 2017, Comac avait en effet signé un partenariat avec le russe United Aircraft Corporation (UAC) dans ce sens. Une maquette avait même été exposée au salon aéronautique du Bourget. Mais les sanctions mondiales contre l'appareil industriel russe suite à l'invasion de l'Ukraine aurait incité la Chine à faire cavalier seul. Comac ne donne pas de calendrier sur la suite du projet C929 qui exigera encore des années de travail.

Néanmoins, la menace de l'industriel d'État est de plus en plus forte vis-à-vis d'Airbus et de Boeing avec le moyen-courrier C919. Si son terrain de jeu est encore limité, en dehors de la Chine et de quelques pays, le C919 n'est pas autorisé en Europe ou aux États-Unis, il poursuit sa montée en puissance profitant de généreuses commandes des compagnies locales.

En septembre dernier, China Eastern Airlines a ainsi annoncé une commande 100 avions, l'appareil constitue donc une épine dans le pied d'Airbus et de Boeing dans leur conquête du ciel chinois où ils se partagent 98% du marché.

La Chine est devenue un marché stratégique pour les avionneurs avec des compagnies qui passent de très importantes commandes. Le pays représente désormais 20% du trafic aérien mondial, un chiffre qui progresse de plus de 5% par an.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business