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Aéronautique

La taxe sur les aéroports n'est "pas une bonne nouvelle" selon la patronne d'Air France

Invitée de la matinale de RTL, la directrice générale d'Air France Anne Rigail estime que les aéroports "déverseront ce surcoût sur les compagnies aériennes" et que cette taxe induira "une nouvelle distorsion de concurrence".

La taxe sur les grands aéroports prévue dans le projet de budget 2024 pour financer la transition écologique va induire "une nouvelle distorsion de concurrence" qui va "faire du mal" aux compagnies aériennes françaises, a dénoncé jeudi la patronne d'Air France. "Ce qui nous pose problème dans ce projet de loi, c'est que seuls les gros aéroports seront concernés, (...) sur lesquels Air France mais aussi l'ensemble des compagnies françaises opèrent majoritairement alors qu'un aéroport comme Beauvais, sur lequel le low cost étranger opère, ne sera pas concerné parce qu'il n'a pas le niveau d'activité ou de chiffre d'affaires", a déclaré sur RTL la directrice générale d'Air France, Anne Rigail, sans nommer la compagnie irlandaise Ryanair, très présente à Beauvais.

"Quand on regarde les niveaux de trafic depuis 15 ans, le poids des compagnies françaises régresse d'année en année. Pour nous, cela induit une nouvelle distorsion de concurrence qui va nous faire du mal", a-t-elle ajouté.

"Il nous paraît logique que les compagnies françaises ne paient pas l'essentiel des taxations françaises", a asséné Anne Rigail.

Une taxe qui doit rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024

Le gouvernement, qui avait un temps évoqué la possibilité d'une taxe spécifique sur les billets d'avion, a finalement décidé d'un impôt "sur les infrastructures de transport de longue distance", ciblant les concessions autoroutières et les grands aéroports et devant rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024. La taxe se limite aux entreprises dont le revenu d'exploitation dépasse 120 millions d'euros et la rentabilité moyenne des dernières années 10%, selon le texte du projet de loi, ce qui épargne de facto les plus petits aéroports.

Le groupe Aéroports de Paris (ADP) a déjà annoncé qu'il prévoyait de "répercuter" progressivement la majorité de cette taxe sur les compagnies aériennes. "Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle" pour Air France, a souligné sa directrice générale. La compagnie aérienne "paie 3 milliards (d'euros) par an de taxes, d'impôts, de redevances", a mis en avant Anne Rigail. "Quand on entend que le transport aérien n'est pas taxé, ce n'est pas une réalité".

TT avec AFP