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Accord sur un plan de sauvetage pour l'assureur italien en difficulté Eurovita

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Cinq compagnies d'assurance et 25 banques ont trouvé un accord pour sauver la compagnie au bord de la faillite.

Cinq grandes compagnies d'assurance et 25 banques ont trouvé un accord pour sauver de la faillite la compagnie d'assurance-vie italienne Eurovita, en difficultés financières, a annoncé vendredi le superviseur italien du secteur de l'assurance (Ivass).

"Sur la base de cet accord, les polices Eurovita seront transférées à une nouvelle entité en cours de création, à laquelle participeront les cinq compagnies", à savoir Generali, Allianz, Unipol, Intesa Sanpaolo Vita et Poste Vita, selon le communiqué du superviseur.

L'Ivass a cependant prolongé jusqu'au 31 octobre le gel des rachats des contrats d'assurance et de capitalisation conclus avec Eurovita. Ce gel avait été mis en place pour éviter des retraits massifs de la part des épargnants. "La prorogation est nécessaire pour permettre le transfert ordonné des polices" aux assureurs participant au sauvetage, indique Ivass.

413.000 contrats d'une valeur de 15 milliards d'euros

Les cinq assureurs investiront 500 millions d'euros pour devenir actionnaires de la future société née des cendres d'Eurovita et se repartiront ensuite les polices détenues par les clients, a précisé à l'AFP une source financière. Eurovita compte 353.000 clients qui ont souscrit 413.000 contrats pour une valeur totale de 15 milliards d'euros. L'assureur distribue ses produits par l'intermédiaire d'environ 6500 promoteurs financiers et de plus de 1000 agences bancaires.

"L'opération, qui se déroulera en plusieurs étapes successives" envoie "un signal clair de confiance au marché et aux clients d'Eurovita", a commenté Intesa Sanpaolo Vita dans un communiqué. Les banques qui distribuent ses produits ainsi que six grands instituts financiers faisant office de garants mettront à disposition un milliard d'euros pour permettre à Eurovita de faire face à des rachats de polices anticipés, selon la presse italienne.

Eurovita avait été placée fin mars par le gouvernement de Giorgia Meloni sous "administration extraordinaire", c'est-à-dire sous tutelle afin d'élaborer un plan de sauvetage et éviter la faillite. Contrôlé auparavant par le fonds d'investissement britannique Cinven, Eurovita avait vu son ratio économique de solvabilité drastiquement baisser, à la suite de la dépréciation d'obligations dans son portefeuille due à la hausse des taux d'intérêt. Cinven avait injecté en février 100 millions d'euros dans la compagnie d'assurance, mais ses besoins en capitaux étaient estimés par les experts au total à 400 millions d'euros, d'où un manque de 300 millions d'euros.

P.L. avec AFP