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Accidents au travail: les pistes de la "grande initiative" du gouvernement

Face à ce qui est considéré comme un "fléau", l'exécutif souhaite améliorer la prévention mais aussi faire des économies en rallongeant le délai de carence.

Face à un trop grand nombre d'accidents au travail, Gabriel Attal a indiqué lors de son interview sur TF1 vouloir lancer "une grande initiative" pour "mieux (les) prévenir" et "améliorer la qualité de vie au travail".

Accidents du travail : la France mauvaise élève - 18/02
Accidents du travail : la France mauvaise élève - 18/02
11:20

"On a trop d'accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail", a déclaré le chef du gouvernement, évoquant notamment la statistique de "deux" morts par jour.

En 2021, on dénombrait encore 640.000 accidents du travail, dont 39.000 graves et 696 mortels, selon des chiffres de l'Assurance maladie.

Plus de médecins du travail

Pour améliorer la situation, Gabriel Attal prévoit de "réunir l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu'il y ait une grande initiative prise sur ce sujet".

Selon La Tribune du Dimanche de ce 31 mars, cette réunion se tiendra autour du 20 avril. En attendant, l'exécutif a déjà sa petite idée sur les mesures qui pourraient être déployées pour contrer ce qui est qualifié de "fléau".

La prévention doit être améliorée. Toujours selon l'hebdomadaire, il s'agirait par exemple de récréer des postes de médecin du travail. Selon les chiffres officiels, le nombre de ces médecins est passé de 4.908 en 2015 à 4.650 en 2020.

La prévention peut également être améliorée à travers les innovations technologiques comme la généralisation des exosquelettes, ces dispositifs qui permettent de faciliter les ports de charges lourdes notamment dans la construction où les accidents du travail sont très nombreux.

Plus de jours de carence

Dans le même temps, le gouvernement entend réduire la facture des arrêts de travail. Les indemnités journalières représentent ainsi 16 milliards d'euros par an et augmentent de 6% chaque année.

L'idée centrale serait de rallonger le délai de carence. Dans le privé, la Sécurité sociale commence à verser les indemnités à partir du 4e jour d'arrêt. Ce délai pourrait être rallongé de un à trois jours, tandis que les entreprises compenseraient à leurs frais ce décalage.

Autre piste, la mise en place de jours de carence dit "d'ordre public", qui ne seraient pas compensés. Dans la fonction publique, si les agents n'ont qu'un seul jour de carence lorsqu'ils sont arrêtés, celui-ci n'est jamais compensé.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business