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En pleine croissance, la filière bois pas épargnée par la flambée des matières premières

De l'acier au plastique, le prix des matières premières s’est emballé ces derniers mois. Et c’est aussi le cas pour le bois. La filière est en forte croissance et les professionnels du secteur se réjouissent d’un regain d’intérêt pour leur matériau qui provoque cependant quelques tensions.

La filière bois est en effervescence. Alors que la crise sanitaire a poussé de nombreux français à se lancer dans des travaux et les restaurants à faire installer des terasses devant leurs établissements l'été dernier, le secteur croule sous les commandes depuis plusieurs mois.

Une dynamique qui profite à Woodéum, une entreprise qui développe des bâtiments en bois à faible emprinte carbone. Elle va bâtir pas moins de 1500 logements ces deux prochaines années, comme le souligne le président de son directoire, Julien Pemezèc:

"Il y a un vrai accroissement de la demande puisqu'il y a cette volonté forte aujourd'hui de construire les villes avec des matériaux écologiques, avec tous les bénéfices du bois. Au-delà de l'aspect écologique, c'est un matériau qui permet de construire plus vite avec moins de nuisances, en apportant une performance thermique et acoustique très élevée, donc c'est très plébiscité", explique-t-il.

Flambée

Pour l’heure, Julien Pemezèc qui se fournit en bois massif haut de gamme, ne constate pas d’augmentation des prix ces derniers mois. Pourtant, la Fédération française du bâtiment alerte: certains constructeurs peinent à trouver la matière première pour leur chantier.

Et, comme pour d'autres matières premières, les prix grimpent. Le bois brut, pour les charpentiers, s’est par exemple envolé de 50% en quelques semaines, selon les industriels du nouvel habitat (Inoha). Aux Etats-Unis, le boom de la construction est tel que l’indice de référence du bois d’œuvre a passé la première fois la barre des 1000 dollars. Par ailleurs, en raison de la taxe Trump sur les bois canadien, il est devenu moins coûteux pour les Américains d’importer du bois d’Europe.

Virginie Cooke avec Paul Louis