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Inflation, croissance: la guerre en Ukraine pénalise l'économie française

La Banque de France - Image d'illustration

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La forte inflation sera alimentée par les prix de l'énergie mais aussi ceux de l'alimentation.

A peine remise de la pandémie de Covid 19, l'économie française va être pénalisée par la guerre en Ukraine qui devrait ralentir la croissance tout en accélérant la hausse des prix, selon la Banque de France dimanche. La croissance française devrait ainsi être amputée en 2022 de 0,5 à 1,1 point de pourcentage par rapport à ce qui se serait produit sans le conflit, estime l'institution.

Le produit intérieur brut (PIB) français progressera de 3,4% si le prix du pétrole s'établit en moyenne sur l'année à 93 dollars, mais de seulement 2,8% si ce prix atteint 119 dollars. Sans la guerre, la croissance aurait été de 3,9%, estiment les économistes de la banque centrale.

Le directeur général de la Banque de France Olivier Garnier a précisé lors d'une conférence de presse que les deux scénarios étaient "possibles", ajoutant qu'il était incapable "de dire lequel est le plus probable" et qu'il pourrait y en avoir d'autres. La Banque de France n'a ainsi pas calculé l'effet qu'aurait un arrêt des fournitures de gaz et de pétrole russes.

Pour l'ensemble de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà abaissé jeudi sa prévision de croissance pour 2022 de 4,2% à 3,7%.

L'industrie davantage touchée

La Banque de France précise qu'avant le déclenchement de la guerre, elle avait prévu de relever de 3,6% à 3,9% sa prévision 2022 pour la France, après avoir révisé en hausse à 2,4% l'acquis de croissance à la fin de 2021.

Et selon sa note de conjoncture également publiée dimanche, le PIB a continué à progresser en février pour atteindre un niveau de 1,75%, supérieur à celui de l'avant-crise deux ans auparavant. Mais la croissance va s'amenuiser au fil de l'année.

La banque centrale prévoit ensuite une croissance de 2% en 2023 puis de 1,4% en 2024 dans le scénario "conventionnel", et de 1,3% puis 1,1% dans celui baptisé "dégradé".

Le coup de frein survient alors que "nous n'avions pas encore retrouvé notre trajectoire potentielle de croissance" d'avant la crise sanitaire, a souligné M. Garnier.

"Le choc globalement est moins fort que durant le premier confinement de l'année 2020 mais il s'inscrit dans une durée plus longue", a expliqué Matthieu Lemoine, économiste de la banque centrale.

"Avec le Covid, ce sont les services qui avaient été touchés; cette fois-ci c'est plutôt l'industrie. Avant la guerre, elle avait déjà des difficultés d'approvisionnement, qui devaient progressivement se dissiper cette année. À court terme, nous n'allons malheureusement pas voir cette amélioration", a estimé dans un entretien au Parisien le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV