BFM Business
Economie
en direct

EN DIRECT – La Fed pourrait ralentir ses achats d'actifs en 2021, sans annoncer de calendrier

La réunion de Jackson Hole, qui réunit parmi les plus importants banquiers centraux de la planète, a débuté ce jeudi et se clôture ce vendredi par le discours très attendu du président de la réserve fédérale américaine.

Le discours de Jerome Powell

Les marchés encaissent bien le discours de Powell

Très sensibles aux paroles du président de la FED, les marchés n'ont pas montré la moindre défaillance ou inquiétude.

A Paris, le CAC40 est repassé (de peu) dans le vert tandis que les indices allemands gardent le cap, sans la moindre euphorie.

L'entourage de Powell avait pris soin d'annoncer en amont l'éventualité d'un "tapering". La prudence habituelle du président de la FED semble aussi avoir été bien tolérée.

Que faut-il retenir du discours de Powell?

Le contenu était attendu... dans tous les sens du terme.

Le discours de Jerome Powell n'a pas dévoilé de surprises, les marchés sont donc restés dans le vert, sans euphorie, à Wall Street.

Concrètement, le président de la FED a ouvert la voie au "tapering", c'est-à-dire une baisse des rachats d'actifs en 2021, sans pour autant donner de calendrier précis.

Prudent, il a brossé un panorama plutôt optimiste de l'économie américaine, tout en rappelant les menaces persistantes du Covid-19.

Il s'est montré aussi rassurant sur l'inflation, élevée, mais temporaire, a-t-il encore réaffirmé.

Du côté des taux directeurs, des hausses ne sont pas imminentes car il y a encore “beaucoup de chemin à parcourir” avant que l’économie n’atteigne le plein emploi.

Le haut niveau de l'inflation devrait être temporaire

Le président de la FED a de nouveau indiqué que le haut niveau d'inflation aux Etats-Unis devrait être temporaire.

Si elle devait rester durablement élevée et deviendrait alors un problème sérieux, la FED "réagirait certainement" a-t-il souligné.

Calme plat du côté des marchés

Le contenu du discours de Jerome Powell était plutôt attendu. La FED avait d'ailleurs préparé le terrain sur un prochain ralentissement des achats d'actifs, sans calendrier précis. Résultat, les marchés restent calmes pour le moment.

"Il est très clair dans son intention de ne pas donner de date précise pour le moment, et c'est ça que le marché apprécie" commente sur BFM Business Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Service.

L'économie américaine va mieux

L'économie américaine est en voie de retrouver un marché du travail au niveau de l'avant-pandémie, affirme le président de la FED.

Pas de lien entre "tapering" et hausse éventuelle des taux

Le moment et le rythme du "tapering" ne donnent pas d'indication directe concernant une possible hausse de taux, indique Jerome Powell. En clair, la baisse des rachats d'actifs n'entraînera pas nécéssairement une hausse des taux.

Pas de tour de vis prématuré

"Bien que le variant Delta présente un risque à court terme, les perspectives sont bonnes pour la poursuite des progrès vers le plein emploi", a souligné le président de la Fed.

Il a par ailleurs averti qu'un tour de vis monétaire prématuré, en réponse à des facteurs transitoires qui font grimper l'inflation, pourrait être "très néfaste".

La Fed pourrait ralentir ses achats d'actifs en 2021, pas de calendrier

Le président de la Fed Jerome Powell a d'ores et déjà annoncé dans un communiqué publié lors du début de sa prise de parole que la réserve fédérale pourrait ralentir ses achats d'actifs en 2021, sans préciser un éventuel calendrier.

Que faut-il attendre du discours de Jerome Powell?

Jusqu'à présent, la FED s'est montrée timide, refusant de bouleverser les grandes décisions prises ces dernières années pour stimuler l'économie notamment pendant la crise. Les taux sont toujours quasi-nuls et la réserve fédérale américaine rachète encore à tour de bras des actifs.

Mais plusieurs facteurs sont désormais à prendre en compte aux Etats-Unis. En particulier, la forte inflation (+5,4% en juillet sur un an), censée être temporaire, montre des signes de résistance inquiétants. Des politiques monétaires trop accommandantes peuvent en effet provoquer des "surchauffes" économiques avec des taux d'endettement trop élevés et peu soutenables sur le long terme.

La FED dispose principalement de deux armes : les taux directeurs et les achats d'actifs. Une remontée des taux d'intérêt pousserait les entreprises et les ménages à moins s'endetter (et donc à limiter la demande, qui stimule les prix à la hausse). Mais lors des dernières réunions de la Fed, cette option ne semblait pas encore sur la table, même si une certaine pression commence à se faire sentir, alors que certaines banques centrales commencent à remonter leurs taux directeurs. Cette semaine, c’est la Corée du Sud qui a fait une telle annonce, notamment face à l'envolée des prix immobiliers.

La deuxième arme principale de la Fed, c'est de modifier sa politique de rachat d'actifs. En limitant les rachats, voire en les réduisant à zéro, cela permettrait de moins stimuler l'économie et éviter la surchauffe.

Jerome Powell pourrait ouvrir un peu plus la porte à une réduction prochaine du montant de ces deniers (ce qu'on appelle le "tapering"), même si une annonce précise sur ce sujet est plutôt attendue lors du prochain comité de politique monétaire qui se réunira le 21 et 22 septembre prochains. Les marchés financiers, qui ont été dopés ces dernières années par les injections massives de liquidités, sont très sensibles à cette question. Tout l'enjeu de Powell sera donc d'éviter un discours trop alarmiste.

Jackson Hole, le rendez-vous annuel des grands argentiers

Comme chaque été depuis 1982, les banquiers centraux du monde entier se retrouvent au cœur d'une bourgade isolée du Wyoming, Jackson Hole, sous l'égide du président de la réserve fédérale américaine (FED).

C'est généralement l'occasion pour les grands argentiers de discuter des sujets économiques du moment et parfois de faire des annonces sur les politiques monétaires, devenues un levier majeur de la stabilité économique mondiale.

Quelques éditions sont restées dans l'histoire comme en 2005, lorsque Raghuram Rajan, professeur de finance à l'université de Chicago, avait été critiqué pour ses alertes sur la fragilité de la finance mondiale. Trois ans avant la terrible crise financière.

A LIRE - Jackson Hole : Pourquoi le monde financier se passionne pour ce paradis de la pêche à la mouche

Discours attendu à 16h

Le président de la FED Jerome Powell s'exprimera à 16h, heure française. Un discours commenté par les invités de BFM Business.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business