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Emplois francs: 12.000 contrats signés, objectif de 40.000 fin 2020

Business France relève que "la part des investissements étrangers qui vont vers l'industrie est en hausse en France".

Business France relève que "la part des investissements étrangers qui vont vers l'industrie est en hausse en France". - Jean-François Lemonnier - AFP

Ce dispositif qui aide les employeurs à financer l'embauche de chômeurs issus de quartiers de la politique de la ville a permis l'embauche de 12.000 personnes et sera généralisé à tout le territoire en 2020.

Le dispositif des "emplois francs", qui vise à favoriser l'embauche de chômeurs des quartiers de la politique de la ville, monte en puissance avec 12.000 contrats fin septembre contre 6.000 fin mai, selon un bilan du ministère du Travail lundi. 

"Il y a une accélération très forte du rythme de signatures hebdomadaires", selon le ministère, conséquence "d'un pilotage plus serré" et d'une "communication massive" autour de la mesure auprès des employeurs.

Ce dispositif permet à tout employeur, situé ou non en quartier de politique de la ville (QPV), de bénéficier d'une aide de 5.000 euros par an sur trois ans pour une embauche en CDI d'un chômeur habitant dans ces quartiers (et de 2.500 euros sur deux ans pour des CDD d'au moins six mois). 

Expérimentée depuis avril 2018 dans une dizaine de zones, cette mesure avait déjà été élargie en mars à la moitié des 1.500 quartiers prioritaires pour amplifier des résultats quantitatifs modestes.

Elle sera généralisée en 2020 aux QPV de l'ensemble du territoire, selon le ministère qui table sur 40.000 emplois d'ici fin 2020 et a prévu d'y consacrer une enveloppe de 234 millions d'euros l'an prochain.

Le gouvernement doit encore faire des économies

Un rapport attendu fin octobre doit évaluer d'éventuels effets d'aubaines. Le gouvernement assume cependant "sa conviction politique d'une discrimination territoriale en faveur des QPV".

Le ministère aura en 2020 un budget stable à 12,3 milliards, après 2,7 milliards de baisse depuis 2017. Cette baisse était due à la fin de l'aide à l'embauche pour les TPE-PME et la forte diminution des contrats aidées, passés de 486.000 en 2016 à 100.000 en 2019 et 2020.

Outre les emplois francs, le budget 2020 du ministère du Travail prévoit des hausses de crédits pour l'insertion par l'activité économique (IAE), pour les entreprises adaptées (qui emploient des personnes handicapées) et pour la formation des demandeurs d'emploi et des jeunes peu qualifiés dans le cadre du Plan d'investissement dans les compétences (PIC).

Ces dépenses sont notamment financées par une baisse de la subvention à Pôle emploi de 1,37 à 1,23 milliard. Le budget de l'opérateur sera cependant en hausse du fait d'une augmentation de 380 millions d'euros de la contribution versée par l'Unédic. 

Le gouvernement doit encore trouver 115 millions d'économies après avoir renoncé à supprimer une exonération sociale sur l'emploi à domicile pour les seniors. "On discute, on trouvera une solution avec les parlementaires d'ici un mois", indique-t-on, en soulignant que ces économies ne viendront pas nécessairement du ministère.

F.B. avec AFP