Une entreprise belge instaure les congés payés illimités

La société Jonckers a décidé de ne plus limiter à 20 le nombre de jours de vacances auxquels ont légalement droit ses 172 salariés belges. Le dirigeant de cette entreprise spécialisée dans les logiciels de traduction, explique vouloir ainsi améliorer le bien-être au travail et lutter contre les absences de longue durée.

Poser un jour de congés quand on le souhaite, multiplier les week-ends à rallonge et partir à l'autre bout du monde sans se soucier de son quota de jours de vacances, ce sont les conditions dont vont profiter les 172 salariés de l'entreprise belge Jonckers. À partir du mois de mars, leur patron a décidé de leur accorder des congés illimités, rapporte La Libre Belgique. Geo Janssens, le patron de cette entreprise qui développe un logiciel de traduction, entend accorder ce privilège à l'ensemble des employés des dix pays où il est présent. Le bureau tchèque a déjà mis en œuvre cet avantage depuis le début de l'année.

Actuellement, les salariés belges bénéficient de 20 jours de congés légaux, et l'entreprise leur permet de récupérer les heures supplémentaires effectuées. Dans deux mois, cette restriction sera totalement levée.

Si l'entreprise fait preuve d'une telle générosité, c'est qu'elle compte bien s'y retrouver. Le dirigeant explique vouloir améliorer le bien-être au travail, et lutter contre les absences de longue durée.

Un avantage pour faire face à la surenchère des salaires

Mais c'est aussi un bel argument pour renforcer son attractivité. Jonkers œuvre dans le secteur de l'intelligence artificielle où la pénurie est très forte sur certaines compétences. Les candidats font jouer la concurrence et les salaires grimpent vite. "On ne peut pas suivre cette surenchère des salaires, mais on peut attirer ces profils très recherchés et les garder en leur proposant des conditions de travail plus humaines", explique le patron au journal belge.

Jonkers n'est pas la première entreprise à offrir des congés illimités, le concept est né aux États-Unis dans la Silicon Valley. Linkedin, Netflix, Evernote les ont adoptés. Là encore, les entreprises cherchent à se distinguer de la concurrence dans le cadre de la guerre des cerveaux. En France aussi, le concept a fait des émules.

Tous les patrons s'accordent pour dire que les salariés n'abusent pas de ce privilège des vacances à volonté, le rendu de leur travail et leurs objectifs restant leur priorité.

Coralie Cathelinais