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Le soir, la nuit ou le dimanche: quelle compensation salariale pour le travail en horaires décalés?

Selon une étude de la Dares, les salariés qui travaillent le soir, la nuit ou le dimanche perçoivent un salaire net significativement plus élevé que leurs collègues habitués aux horaires classiques. Ce n'est toutefois pas le cas de ceux qui travaillent le samedi.

Travailler le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche… En France, près de 10,5 millions de salariés sont confrontés au moins une fois par mois à des horaires atypiques. Une contrainte qui pèse sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle mais qui permet la plupart du temps d’obtenir une meilleure rémunération en contrepartie. C’est ce que confirme la dernière étude de la Dares publiée ce mercredi.

D’après le service statistique du ministère du Travail, les ouvriers à temps complet qui effectuaient entre 2019 et 2021 plus de la moitié de leurs heures de travail la nuit (entre minuit et 5h) percevaient en moyenne et à profil comparable (âge, sexe…) un salaire mensuel net supérieur de 6,8% à celui des ouvriers qui ne travaillaient qu’en journée. Ceux qui accomplissaient moins de la moitié de leurs horaires la nuit gagnaient également davantage (+2,6%) que leurs collègues travaillant uniquement sur des horaires classiques.

Même constat pour les employés et professions intermédiaires qui touchaient respectivement 5,2 et 3,7% de plus que leurs collègues lorsqu’ils effectuaient plus de la moitié de leurs horaires la nuit.

Le travail le dimanche paye mieux…

Pour les professions intermédiaires, comme pour les cadres, c’est toutefois le travail le dimanche qui reste le plus intéressant avec, respectivement, un salaire net supérieur de 4,6 et 10,6% pour ceux qui travaillent au moins deux dimanches sur une période de quatre semaines. Ce surplus de salaire est par ailleurs de +6,1% pour les ouvriers et de 4,9% pour les employés habitués au travail dominical.

Des accords d'entreprises sur le travail de nuit et le dimanche en nette hausse

Entre 2014 et 2019, le nombre d’accords d’entreprises portant sur le travail le soir, la nuit ou le dimanche a augmenté continuellement, passant de 9896 à 19.386. Une forte progression qui s’explique en partie par la loi du 6 août 2015 autorisant certains commerces à ouvrir le dimanche lorsqu’ils se situent en zones touristiques.

Les salariés qui travaillent le soir entre 20h et minuit perçoivent eux aussi un salaire supérieur à ceux qui travaillent en journée, bien que l’avantage financier soit moins important que celui procuré par le travail de nuit ou le travail le dimanche: +5,9% pour les cadres, +4,6% pour les employés, +4,3% pour les ouvriers et +2,5% pour les professions intermédiaires.

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… mais pas le travail le samedi

In fine, le travail le samedi est la seule forme d’horaires atypiques qui ne permet pas de gagner davantage. Ainsi, le salaire net mensuel des ouvriers et professions intermédiaires qui travaillent au moins un samedi par mois est globalement le même que celui de ceux qui ne le font pas à profil équivalent. Tandis que le salaire des cadres et employés qui travaillent le samedi est même plus faible que celui des autres (respectivement -2,6% et -2,9%).

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco