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Comment se sortir du syndrome de l'imposteur au travail?

Ne pas se sentir légitime par rapport à un poste qu'on occupe est un sentiment courant, autant chez les hommes que les femmes.

Remise en question permanente, doute, sentiment de ne pas être légitime, peur d'être "démasqué": voici les sentiments liés au "syndrome de l'imposteur", un mal complexe à diagnostiquer et qui peut avoir des conséquences néfastes pour les salariés: démotivation, stress, épuisement, anxiété voire dépression.

"Le syndrome de l'imposteur, c'est ne pas se sentir légitime par rapport à un poste qu'on occupe. Parce qu'on a pas de diplôme, ou l'âge ou l'expérience, c'est un ressenti", explique sur BFM Business, Emeric Lebreton, docteur en psychologie, professeur en Management des organisations à Audencia et à l'École Nationale des Ponts-et-Chaussées.

Ce phénomène est bien plus courant qu'on ne le pense car il touche toutes les catégories de populations et de salariés: hommes et femmes, juniors et seniors, ultra-diplômés ou autodidactes.

BFM Business avec vous : Le syndrome de l'imposteur - 17/10
BFM Business avec vous : Le syndrome de l'imposteur - 17/10
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Par ailleurs, souffrir de ce syndrome peut clairement représenter un frein à l'évolution professionnelle par peur d'être prétendument démasqué. Car en dénigrant ses propres compétences, on ne les exploite pas à 100%.

Une question de point de vue

S'en sortir n'est pas chose facile. Mais pour Emeric Lebreton, "il y a une astuce, c'est simplement se fier à l'évaluation de son supérieur, de son entreprise ou de son client si on est indépendant. C'est lui qui évalue notre travail. Ce n'est pas à nous de dire, 'j'ai pas le diplôme, j'ai pas l'expérience'".

"Du moment qu'on fait un travail qui correspond à ce qu'attend un manager ou le client, on peut se sentir à l'aise dans sa fonction", poursuit-il.

"Il faut aussi construire sa propre confiance et se donner une chance de réussir. Il faut récolter les bonnes nouvelles quand on a des petites victoires", complète David Guillocheau, leader chez Zest, sur le plateau d'Avec Vous sur BFM Business.

Il faut également savoir que ce syndrome de l'imposteur n'en est pas un au sens psychologique du terme. Ce n’est pas une maladie mais plutôt une "expérience" que chacun peut vivre au moins une fois dans sa vie, expliquent les psychologues.

La première étape pour en finir est peut-être l'acceptation. On peut d'ailleurs utiliser ce test de 20 questions (en anglais) pour passer le cap. Reconnaître qu'on se dénigre, c'est accepter qu'on a des qualités.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business