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Victimes de pesticides, des salariés licenciés contre-attaquent

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PARIS (Reuters) - Trois salariés victimes d'une exposition à un pesticide interdit et licenciés l'été dernier vont attaquer en justice leur...

PARIS (Reuters) - Trois salariés victimes d'une exposition à un pesticide interdit et licenciés l'été dernier vont attaquer en justice leur entreprise d'agro-alimentaire située en Bretagne.

Après deux expositions en 2009 et 2010 au Nuvan Total, un produit interdit qui sert à la conservation de céréales, les trois salariés ont dit être victimes de vomissements, de saignements de nez et de démangeaisons après avoir transporté du blé, rapporte France Info, qui a révélé l'information.

Déclarés inaptes par la médecine du travail, ils ont été licenciés l'été dernier par leur entreprise située à Plouisy, dans les Côtes-d'Armor. Une première plainte déposée l'an dernier avait été classée sans suite par le procureur.

"Nous allons relancer cette première procédure et en débuter une nouvelle, pour faute inexcusable", a déclaré à Reuters Eric Beynel, porte-parole du syndicat Solidaires qui défend deux de ces salariés.

"La faute inexcusable ne fait aucun doute puisque les deux salariés ont bien été exposés à des produits chimiques interdits dans cette entreprise. Une fois que la faute inexcusable sera reconnue nous irons devant les Prud'hommes pour faire annuler ce licenciement", a-t-il précisé, ajoutant que la plainte serait déposée dans les prochaines semaines.

Contactée par Reuters, l'entreprise bretonne Triskalia admet avoir utilisé ce produit par erreur en mars 2009, quelques mois après son interdiction, mais dément une utilisation en 2010.

"En 2009, c'est un fond de bidon qui a été utilisé, c'est clairement une erreur. Mais je peux assurer qu'en 2010 ce produit n'a pas été utilisé", a dit Frédéric Soudon, directeur de la communication du groupe Triskalia, ajoutant que le dossier concerne Nutréa, une filiale du groupe spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d'aliments du bétail.

"Plusieurs postes ont été proposés à ces salariés, en concertation avec le médecin du travail, mais ils les ont refusés", a ajouté Frédéric Soudon.

Marion Douet, édité par Yves Clarisse