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Emploi

Unedic : la Cour des comptes appelle à une baisse des indemnités chômage

Dans un rapport publié mardi, la Cour des comptes dresse un diagnostic sévère des politiques en faveur de l'emploi. Elle estime que le dispositif reste "largement inadapté à un contexte de chômage durablement élevé" et ne cible pas suffisamment ceux qui e

Dans un rapport publié mardi, la Cour des comptes dresse un diagnostic sévère des politiques en faveur de l'emploi. Elle estime que le dispositif reste "largement inadapté à un contexte de chômage durablement élevé" et ne cible pas suffisamment ceux qui e - -

La Cour des comptes dresse un diagnostic sévère des politiques françaises en faveur de l'emploi dans un rapport publié mardi. Les Sages estiment que le régime d'assurance-chômage, trop généreux et en déficit de près de 18 milliards d'euros, court à sa perte.

Comme souvent avec la Cour des comptes, le constat est sans appel. Si rien ne change, l’assurance-chômage court tout simplement à sa perte. Cette année, l’UNEDIC, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, devrait perdre 5 milliards d’euros, qui viendront s’ajouter au déficit de 17,7 milliards d’euros. « Insoutenable », juge Didier Migaud, le président de la Cour des Comptes. Les Sages dressent un diagnostic sévère des politiques françaises en faveur de l'emploi, jugeant dans un rapport publié mardi que le dispositif reste « largement inadapté à un contexte de chômage durablement élevé ».
La Cour pointe tout d’abord les règles d’indemnisation des chômeurs, jugées trop généreuses par rapport aux autres pays européens. Un salarié français peut en effet bénéficier d’une indemnisation chômage après seulement 4 mois d’activité. Et la période d’indemnisation atteint 2 ans pour les moins de 50 ans.
Autre problème pointé par les Sages, le régime des intermittents du spectacle, le plus généreux du monde, qui creuse le déficit de l’assurance chômage d’1 milliard d’euros chaque année, alors qu'il ne concerne que 3% des demandeurs d'emploi.

Afflux très important de demandeurs d’emploi

La Cour estime en outre que Pôle Emploi n’a pas suffisamment joué son rôle dans cette période de crise. Pas assez de chômeurs réinsérés, ce sont autant d’indemnités à distribuer. Mais les Sages reconnaissent que Pôle Emploi a dû faire face à un afflux très important de demandeurs d’emploi. Car si l'activité a mieux résisté en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), « l'augmentation du chômage y a été plus marquée à partir de 2009 que chez plusieurs de ses voisins européens », souligne la Cour des comptes. Cette situation tient selon elle à deux « spécificités françaises » : les employeurs se sont adaptés à la crise en diminuant les effectifs plutôt que le nombre d'heures travaillées, à l'inverse de ce qui s'est fait en Allemagne ; les plus précaires ont été les plus touchés, ce qui a accentué le « dualisme » du marché du travail entre salariés plus protégés et les autres.

Philippe Gril avec Reuters