BFM Business
Emploi

Un fournisseur de Vuitton au secours de Lejaby à Yssingeaux

Une offre de reprise du site de Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) va être déposée par le maroquinier Sofama, fournisseur de Louis Vuitton, propriété du groupe LVMH. Si l'offre aboutit, l'usine d'Yssingeaux se transformera donc en maroquinerie et le person

Une offre de reprise du site de Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) va être déposée par le maroquinier Sofama, fournisseur de Louis Vuitton, propriété du groupe LVMH. Si l'offre aboutit, l'usine d'Yssingeaux se transformera donc en maroquinerie et le person - -

par Catherine Lagrange YSSINGEAUX, Haute-Loire (Reuters) - Une offre de reprise du site de Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) va être déposée par le...

par Catherine Lagrange

YSSINGEAUX, Haute-Loire (Reuters) - Une offre de reprise du site de Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) va être déposée par le maroquinier Sofama, fournisseur de Louis Vuitton et propriété du groupe LVMH, a annoncé mercredi Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur.

Sofama se propose de reprendre la totalité des 93 employés qui fabriquaient de la lingerie féminine. Si l'offre aboutit, l'usine d'Yssingeaux se transformera donc en maroquinerie et le personnel devra suivre une formation pour travailler le cuir.

Cette annonce redonne de l'espoir aux salariés de l'entreprise, dont le sort a monopolisé la classe politique, à quelques mois de l'élection présidentielle.

"On change un tout petit peu de secteur", a dit Laurent Wauquiez, qui est un élu local, devant les employés de l'usine ravis de cette nouvelle inespérée. "Le choix qu'on a fait c'est de partir sur de la maroquinerie de luxe", a-t-il ajouté.

"C'est quelqu'un de chez nous", a-t-il ajouté. "Il travaille pour Louis Vuitton, qui s'est engagé à un carnet de commande sur la durée, pour plusieurs années."

LVMH, numéro un mondial du luxe, a précisé dans un communiqué avoir décidé d'allouer à Sofama, au cas où sa proposition aboutirait, "un plan de charge de plusieurs années assurant le maintien des emplois sur place".

"Nous sommes fiers aujourd'hui de faciliter le sauvetage des emplois du site d'Yssingeaux et de contribuer ainsi à la bataille pour l'emploi en France", dit son PDG Bernard Arnault.

Le repreneur, Vincent Tabérin, un maroquinier situé sur le créneau du très haut de gamme, a confié aux ouvrières avoir entendu parler d'elles "comme tout le monde à la télé" et avoir été sensible à leur situation. "Etre chômeur à Paris, ce n'est certainement pas drôle, mais être chômeur à Yssingeaux, c'est encore plus compliqué", a-t-il dit.

NEUF REPRENEURS

Le tribunal de commerce de Lyon avait attribué le 18 janvier dernier la société Lejaby à Alain Prost, ancien dirigeant de La Perla et de Chantelle, allié à Ysalis, sous-traitant tunisien du fabricant français de lingerie féminine, et à Christian Bugnon, fils du fondateur de la marque.

Leur projet de reprise prévoit de ne conserver que 195 salariés sur 450 sur le site de Rillieux ainsi que la fermeture du site d'Yssingeaux, tout en de disant prêt à offrir le matériel -machines et tables de coupe- à un repreneur.

Laurent Wauquiez, qui a promis que les dispositifs publics allaient être activés, avait fait état de neuf repreneurs potentiels, susceptibles de poursuivre une activité industrielle dans le textile et de conserver les 93 emplois.

Parmi ceux-ci figuraient Daniel de Langaigne, porteur d'un projet lié à une marque italienne de lingerie, mais également une PME du textile originaire de la région Rhône-Alpes.

Les neuf dossiers de reprise ont été examinés ces derniers jours par les services de la préfecture.

Le socialiste Arnaud Montebourg, président du Conseil général de Saône-et-Loire, avait également rendu visite aux ouvrières de Lejaby et était porteur d'un projet de reprise par une ancienne dirigeante de la marque Princesse Tam-Tam.

Il a dit espérer que l'offre du fournisseur de Vuitton était "pérenne et durable et non pas une solution de nature transitoire et électorale".

"La mobilisation des ouvrières Lejaby et leur lutte pour la défense du 'fabriquer français" et le sauvetage de leur usine et de leurs emplois a payé", a-t-il dit dans un communiqué.

Nicolas Sarkozy avait promis dimanche dernier, lors de son intervention télévisé, qu'il "ne laisserait pas tomber Lejaby".

Avec Pascale Denis et Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Yves Clarisse