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Emploi

Un accord contesté pour compenser les RTT des médecins

Le gouvernement français pourrait débourser plusieurs centaines de millions d'euros sur quatre ans pour rémunérer les jours de récupération des médecins hospitaliers accumulés depuis 2002 après le passage à la semaine de travail de 35 heures. /Photo d'arc

Le gouvernement français pourrait débourser plusieurs centaines de millions d'euros sur quatre ans pour rémunérer les jours de récupération des médecins hospitaliers accumulés depuis 2002 après le passage à la semaine de travail de 35 heures. /Photo d'arc - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français pourrait débourser plusieurs centaines de millions d'euros sur quatre ans pour rémunérer les jours de...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français pourrait débourser plusieurs centaines de millions d'euros sur quatre ans pour rémunérer les jours de récupération des médecins hospitaliers accumulés depuis 2002 après le passage à la semaine de travail de 35 heures.

Un accord doit être signé lundi soir entre certains syndicats et le ministère de la Santé pour résorber les quelques deux millions de jours de "RTT" accumulés depuis une décennie.

Cela permettrait aux médecins soit de les prendre, soit de se les faire payer, soit d'améliorer leur retraite, dit-on de source hospitalière.

Cet accord, qui ne concerne aucune autre catégorie de personnel hospitalier confronté au même problème, comme les infirmières, suscite l'indignation de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), présidé par Patrick Pelloux, proche de la gauche.

"C'est un accord de dupes, qui organise l'annualisation du temps de travail, ne règle pas le problème mais constitue un cadeaux aux professeurs qui vont améliorer leur retraite", a dit Patrick Pelloux à Reuters. Son syndicat ne signera pas le texte, a-t-il dit.

Il estime qu'il s'agit d'un "accord politique allant dans le sens d'un électorat favorable à la droite mais qui ne va pas dans celui d'un bon fonctionnement de l'hôpital public".

Dimanche, le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait parlé d'un accord ouvrant plusieurs options. "Je signerai un accord-cadre avec les syndicats de praticiens, pour trouver la solution, en leur laissant la possibilité, soit de prendre (les jours de RTT), soit de les mettre sur un compte épargne-temps, soit de se les faire payer", avait-il dit.

Le projet de décret est vu par ses détracteurs comme très favorable pour les médecins hospitaliers, puisque diverses modalités ouvriraient la possibilité de toucher des montants allant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

L'accord est signé à moins de trois mois de l'élection présidentielle. Les 35 heures sont une des cibles du président Nicolas Sarkozy, qui y voit l'origine d'une partie des problèmes du pays.

L'hôpital est souvent décrit comme le lieu où l'application de la réduction du temps de travail s'est faite avec le plus de difficultés.

Ce problème, à en croire l'Amuf, ne sera pas réglé, puisque la réglementation reste à ses yeux trop floue sur les dépassements horaires.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse