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Trois salariés de Lejaby veulent reprendre l'entreprise

Trois salariés de l'entreprise Lejaby, fabricant français de lingerie féminine en liquidation judiciaire depuis le 22 décembre dernier, se proposent de reprendre l'entreprise en défendant le "Made in France". /Photo d'archives/REUTERS/Robert Pratta

Trois salariés de l'entreprise Lejaby, fabricant français de lingerie féminine en liquidation judiciaire depuis le 22 décembre dernier, se proposent de reprendre l'entreprise en défendant le "Made in France". /Photo d'archives/REUTERS/Robert Pratta - -

par Catherine Lagrange RILLEUX-LA-PAPE, Rhône (Reuters) - Trois salariés de l'entreprise Lejaby, fabricant français de lingerie féminine en...

par Catherine Lagrange

RILLEUX-LA-PAPE, Rhône (Reuters) - Trois salariés de l'entreprise Lejaby, fabricant français de lingerie féminine en liquidation judiciaire depuis le 22 décembre dernier, se proposent de reprendre l'entreprise en défendant le "Made in France".

Emmanuel Venot, 42 ans, directeur commercial général de Lejaby, Tugdual Denis, 36 ans, directeur commercial export, et Stéphane Joannes, 43 ans, directeur commercial France ont présenté une offre de reprise de Lejaby SAS au tribunal de commerce de Lyon qui doit statuer le 17 janvier prochain.

Ils estiment que l'activité du fabricant est viable en France sous certaines conditions.

"Il y a vraiment quelque chose à faire", assure Emmanuel Venot en considérant que "l'urgence est de conserver le savoir-faire".

Il dit que l'activité peut se poursuivre en France de façon rentable à condition d'investir dans la communication, le marketing et les réseaux de distribution à l'étranger, qui ont été, selon eux, négligés ces dernières années.

Une grande partie de la production a été délocalisée dans les pays du Maghreb ces dernières années, entraînant la fermeture de plusieurs sites industriels en France (Bourg-en-Bresse et Bellegarde dans l'Ain, Le Teil en Ardèche).

Les trois repreneurs potentiels assurent que le site d'Yssingeaux (Haute-Loire) a encore sa raison d'être.

QUATRE MILLIONS À TROUVER

"Dix pour cent de la production est encore faite chez nous, alors qu'il y a deux ans, on en était à 40% et il faut tout faire pour la conserver", dit Stéphane Joannes.

"Nous avons en France un vrai métier qu'il ne faut pas laisser filer, sinon on finira par tout fabriquer en Chine et on aura perdu notre savoir-faire".

Cet atelier français est viable, selon lui, "si on le réserve à la fabrication des prototypes et des petites séries haut de gamme".

"Il est aussi très flexible et peut réagir en quelques jours à des commandes de dernière minute", poursuit-il.

Les trois cadres dirigeants, arrivés dans l'entreprise il y a moins d'un an, disent avoir un oeil neuf et objectif sur l'activité et la viabilité de l'entreprise.

Leur projet, qui a le soutien de la base, prévoit de conserver 166 salariés sur les 450 que compte actuellement l'entreprise et d'investir dans le marketing, la communication et la distribution. Pour boucler leur tour de table, ils ont également lancé un appel à financement.

"Nous recherchons encore quatre millions d'euros", confie Emmanuel Venot.

Cinq repreneurs seraient en lice pour le rachat de Lejaby.

L'entreprise avait été rachetée par l'autrichien Palmers en 2008 mais compte des actionnaires canadiens. Elle a déjà engagé plusieurs plans sociaux. Le dernier, qui remonte à 2009, portant sur 185 emplois, est toujours en cours. En 2003, Lejaby avait déjà licencié 225 personnes pour délocaliser sa production.

Lejaby produit, en dehors de sa propre nom, plusieurs grandes marques de lingerie féminine telles que Rasurel, Nina Ricci et Elixir. Il est le dernier fabriquant de lingerie à fabriquer en France.

Edité par Patrick Vignal