BFM Business
Emploi

Thibault veut renégocier la loi Bertrand sur le temps de travail

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a jugé vendredi que les 35 heures n'étaient pas menacées d'abandon en France et qu'elle allaient au contraire se trouver renforcées par de nouvelles négociations au sein des entreprises. /Photo prise le 3 d

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a jugé vendredi que les 35 heures n'étaient pas menacées d'abandon en France et qu'elle allaient au contraire se trouver renforcées par de nouvelles négociations au sein des entreprises. /Photo prise le 3 d - -

PARIS (Reuters) - Bernard Thibault a jugé vendredi que les 35 heures n'étaient pas menacées d'abandon en France et qu'elle allaient au contraire...

PARIS (Reuters) - Bernard Thibault a jugé vendredi que les 35 heures n'étaient pas menacées d'abandon en France et qu'elle allaient au contraire se trouver renforcées par de nouvelles négociations au sein des entreprises.

Le secrétaire général de la CGT, interrogé sur RTL, a rappelé que la loi Bertrand de 2008 sur le temps de travail, qui remettait en cause les 35 heures, avait été jugée non conforme à la charte européenne des droits sociaux, ce qui pourrait entraîner des renégociations.

Cette conclusion figure dans le rapport annuel du Comité européen des droits sociaux (CEDS), une instance du Conseil de l'Europe, publié en décembre dernier. Mais, avant de devenir une condamnation formelle, cet avis du comité d'expert doit être entériné pas le comité des ministres du conseil de l'Europe.

Les réclamations ont été déposées par la CGT et la CFE-CGC en 2009. Elles portent sur les astreintes et les forfaits annualisés en jours de travail. Sur ce point, le comité juge que la durée hebdomadaire de travail maximum, qui peut aller jusqu'à 78 heures, est "manifestement excessive".

Pour Bernard Thibault, le temps de travail va donc "être de nouveau d'actualité dans les entreprises" mais pas comme le souhaiterait une partie de la majorité.

Après plusieurs jours de polémique, à gauche comme à droite, déclenchée par le socialiste Manuel Valls qui a suggéré de "déverrouiller" les 35 heures, Nicolas Sarkozy a laissé entendre jeudi qu'il n'entendait pas toucher à la réduction du temps de travail instaurée par la gauche à la fin des années 90.

Le chef de l'Etat a évoqué le sujet lors de ses voeux aux partenaires sociaux à l'Elysée, cérémonie boycottée par la CGT.

Bernard Thibault a estimé que la formulation présidentielle était "floue". "Les 35 heures, ce serait du passé mais en même temps il faut en rediscuter", a-t-il commenté sur RTL.

"Il y a manifestement une offensive qui n'est pas nouvelle pour prétendre faire des économies sur le coût du travail", a ajouté le dirigeant syndical.

Ce que visent certains responsables politiques, a-t-il dit, "c'est d'abandonner toute durée légale nationale du temps de travail pour s'en référer uniquement au cadre européen (...) et de laisser libre les entreprises pour négocier le temps de travail".

Avec la décision du CEDS, "nous allons nous faire fort de renégocier les accords dans les entreprises", a prévenu le leader de la CGT. "Donc, ce n'est pas vers un abandon des 35 heures que nous allons aller (...) c'est pour avoir des décisions plus conformes au droit européen".

Laure Bretton, édité par Gilles Trequesser