Temps de travail: mouvement social dans plusieurs sites de Free

Pour protester contre l'annualisation du temps de travail voulue par la direction, des salariés de deux sites de Free ont débrayé, ce mercredi.

Des salariés de Free ont débrayé mercredi dans plusieurs sites du groupe, à Marseille et Bordeaux, pour protester contre les projets de leur direction visant à annualiser le temps de travail, a-t-on appris de sources syndicales. A Marseille, "un mouvement social a démarré mardi à 15 heures" encadré par SUD, FO et la CGT, a indiqué Gaëlle Cayron (SUD). Selon elle, la direction a entamé il y a trois mois des négociations sur l'annualisation du temps de travail, cause du conflit.

Une centaine de grévistes à Marseille et Bordeaux

D'après la syndicaliste, il y avait mercredi "un peu plus d'une moitié de grévistes" sur le site marseillais de Certicall, filiale de Free qui compte 200 à 250 employés. A Bordeaux, une centaine de salariés sur les 500 que compte Equaline, le site de relation clients de l'opérateur, ont aussi débrayé à partir de 13 heures "en soutien à nos collègues marseillais", a indiqué David Mégard (FO).

"Nous ne sommes pas contre l'annualisation, mais elle demande des sacrifices aux salariés", a expliqué David Mégard. Les syndicats réclament des compensations financières comme un 13e mois et des jours de congés supplémentaires.

Free compte quatre centres de relations-clients en France: Vitry, Colombes, Marseille et Bordeaux. Sur ces deux derniers sites, tombés dans l'escarcelle du groupe lorsqu'il a racheté Alice en 2008 et où travaillent un total de près d'un millier de personnes, le contrat sur le temps de travail actuellement en vigueur arrive à échéance le 31 mars.

Nouveau débrayage prévu jeudi

Dans le cadre des négociations pour un nouveau contrat, la direction propose l'introduction du samedi parmi les jours travaillés, ainsi que de plus grandes amplitudes horaires et l'adaptation des emplois du temps à la saisonnalité des appels clients -moins nombreux en été par exemple. A Bordeaux, où un nouveau débrayage est prévu jeudi à partir de 12 heures, les négociations entamées en octobre 2013 ont été signées par deux syndicats (l'UNSA, majoritaire, et la CFDT) et dénoncées par FO et la CGT.

"Nous n'avons pas signé car la négociation n'a pas été loyale", a indiqué David Mégard, rappelant qu'il n'a été accordé aux salariés "que 1% d'augmentation en mai dernier alors que (le patron d'Iliad, la maison-mère de Free) Xavier Niel se targue partout des bénéfices générés par l'entreprise". Contactée, Iliad, qui emploie près de 7.000 personnes, n'a pas souhaité réagir.

A.S. avec AFP